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La chronique des arts et de la curiosité — 1901

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Nr. 7 (16 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19756#0059
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N° 7. ~ 1901

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

16 Févriers

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

ï.iRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois . „......8 fr,

PROPOS DU JOUR

\l s'est passé dernièrement à Orange
un fait bien propre ànous édifier
une fois do plus sur l'indiffé-
rence — pour ne pas dire le mé-
pris — de certaines municipalités à l'égard
des richesses artistiques dont elles ont la
garde.

Un superbe cadre Louis XVI, do rares
dimensions, orné de guirlandes de fleurs
sculptées avec un art des plus délicats et qui,
jadis dans la grande salle des séances de la
maison commune, entoura les portraits des
divers souverains jusqu'à la Révolution de
18i8, avait été récemment retrouvé dans
un grenier de la mairie. Après une série de
marchandages qu'il serait oiseux de relater
en détail — disons seulement qu'après l'avoir
vendu 1.500 fr. le Conseil municipal, ayant
reçu une offre de 3.000 fr., fit annuler par
le préfet cette première vente — il a été mis
aux enchères et adjuge 5.855 francs à un
marchand d'antiquités qui, paraît-il, lui a
fait prendre, pour une somme double, le
chemin d'une collection parisienne.

L'histoire a été enregistrée comme une
nouvelle quelconque parles journaux fran-
çais et relevée dans quelques revues alle-
mandes. J'imagine que nos voisins d'outre-
Rhin, si attentifs à conserver leurs riches-
ses nationales, doivent éprouver quelque
étonnement de l'insouciance avec laquelle
sont traitées celles d'un pays qui a passé
longtemps pour avoir plus que d'autres le
sens et le goût des belles choses. Trop de

démentis ont été donnés depuis un certain
temps à cette antique et glorieuse réputa-
tion : il est nécessaire d'y mettre un terme.

Une fois de plus, c'est à l'Administration
supérieure, plus encore qu'à une municipa-
lité ignorante et cupide, qu'il faut s'en pren-
dre : elle n'a pas le droit do fermer les yettx
sur de semblables énormités et a le devoir
d'intervenir pour les empêcher. « Que de-
viendraient, dit avec raison notre confrère
le Journal des Arts, nos trésors artistiques
si les municipalités s'arrogent ainsi le droit
d'en disposer selon leurs caprices? » N'existe-
t-il aucun texte assez formel polir entraver
leurs fantaisies absurdes? Alors qu'on édicté
une loi, et une loi énergique. Èt qu'on dresse
enfin, une bonne fois, l'inventaire, si souvent
réclamé par nous et par ceux qui ont le
souci de notre histoire, des richesses d'art
de la France, afin qu'ensuite il ne soit plus
permis à personne, pas môme à un ministre
désireux d'équilibrer son budget, d'y tou-
cher jamais.

Un journal annonçait, hier, que le minis-
tère des Colonies aurait enfin reçu son
congé. Nous n'osons nous réjouir trop vite ;
mais nous espérons bien que cette bonne
nouvelle ne sera pas démentie.

NOUVELLES

M. Georges Leygues a signé avant-hier
l'arrêté attribuant au musée du Louvre les
collections du musée du Garde-Meuble na-
tional.

Il s'agit de l'aménagement des nouvelles
salles du mobilier des époques Louis XIV,
 
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