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BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
10 Novemteè
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE EA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
paraissant lk samedi matin
±£s abonnis à nue année- entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent Gratuitement
la Chronique uYs Arts et de la Curiosné.
i.^RIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . ......8 fr,
PROPOS DU JOUR
eWt ir
ne saurait assez s'étonner des
intentions que l'on prête au mi-
nistre des Beaux-Arts à l'égard
^ï^^^l du musée de Gluny. La nouvelle
s'est répandue que M. Saglio, actuellement
directeur, prendrait sa retraite et que M. Ha-
raucourt, conservateur du musée du Troca-
déro, lui succéderait dans ces fonctions. Il
convient do noter tout de suite que la direc-
tion de Cluny n'est pas vacante. Un usage
ancien et respectable veut que les membres
do l'Institut retardent de plusieurs années
l'âge de la retraite et demeurent souvent à
leur poste jusqu'au jour où ils expriment
d'eux-mêmes le désir de se retirer. Or,
M. Saglio n'a point manifesté l'intention
d'abandonner la direction du musée de
Cluny, où, depuis des années, il continue
l'œuvre accomplie par les du Sommerard et
les Darcel.
Si, d'ailleurs, il plaît à M. Saglio de se
démettre de ses fonctions, ce n'est point à
M. Haraucourt qu'il appartient de lui suc-
céder. La personne de M. Haraucourt n'est
nullement en cause. C'est un poète ; le public
rend hommage à son talent ; il jugera même
fort légitime qu'un gouvernement, soucieux
dos lettres, songe à lui faire des loisirs.
Mais il exige que ce ne soit point aux dé-
pens d'une collection d'art. Cette façon
d'être Mécène serait en vérité une lourde
erreur. Le musée de Cluny est un de ceux
où régne encore la plus grande confusion.
Le legs Rothschild qui doit y être bientôt
installé imposera un surcroît de travail.
Pour mener à bien la tâche délicate que le
musée réclame, il faut un homme ayant
acquis, à la longue, dans l'étude et le ma-
niement des œuvres d'art du Moyen âge et
de la Renaissance une compétence in-
discutable, un jugement infaillible. Le clas-
sement ni la présentation d'une collec-
tion d'art ne saurait être dirigés à. souhait
par un improvisateur. C'est dire que les
conservations do musées ne doivent pas être
distribuées au hasard des faveurs. Le spec-
tacle des galeries étrangères nous fait voir
partout, comme directeurs, des savants, des
archéologues,des spécialistes, et toujours «le
vrai homme à sa vraie place ». C'est de cette
maxime qu'il appartient au ministre de
s'inspirer dans l'intérêt do nos richesses
d'art nationales.
NOUVELLES
Dimanche dernier a été inauguré à
Soissons le monument aux enfants de l'Aisne
tombés en IS'ÎO pour sa défense et dont nous
avions annoncé prématurément l'inaugura-
tion ; il est dû au sculpteur Guilbert et à l'ar-
chitecte Hiolin.
M. U. Bénédite eiï'ectue, en ce moment,
dans les salles du premier étage du musée du
Louvre spécialement consacrées aux collec-
tions d'objets égyptiens, phéniciens et greesdes
remaniements importants et très utiles. On a
fait, entre autres choses, un choix parmi de
nombreux bijoux funéraires, figurines et amu-
lettes de l'Egypte eton a placé ces objets dans
des vitrines au milieu des salles, de façon
que ces vitrines fussent largement encadrées.
Il en a été de même pour les antiquités phéni-
ciennes, gréco-phéniciennes, et pour les pièces
funéraires de Tyr et do Sidon que l'on a sou-
mises à un classement aussi logique que
possible; ces pièces, ainsi que les flacons
d'odeur et les colliers, sont également ran-
gées dans des vitrines plates où il est facile
de les étudier. On se propose d'opérer pro-
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ne saurait assez s'étonner des
intentions que l'on prête au mi-
nistre des Beaux-Arts à l'égard
^ï^^^l du musée de Gluny. La nouvelle
s'est répandue que M. Saglio, actuellement
directeur, prendrait sa retraite et que M. Ha-
raucourt, conservateur du musée du Troca-
déro, lui succéderait dans ces fonctions. Il
convient do noter tout de suite que la direc-
tion de Cluny n'est pas vacante. Un usage
ancien et respectable veut que les membres
do l'Institut retardent de plusieurs années
l'âge de la retraite et demeurent souvent à
leur poste jusqu'au jour où ils expriment
d'eux-mêmes le désir de se retirer. Or,
M. Saglio n'a point manifesté l'intention
d'abandonner la direction du musée de
Cluny, où, depuis des années, il continue
l'œuvre accomplie par les du Sommerard et
les Darcel.
Si, d'ailleurs, il plaît à M. Saglio de se
démettre de ses fonctions, ce n'est point à
M. Haraucourt qu'il appartient de lui suc-
céder. La personne de M. Haraucourt n'est
nullement en cause. C'est un poète ; le public
rend hommage à son talent ; il jugera même
fort légitime qu'un gouvernement, soucieux
dos lettres, songe à lui faire des loisirs.
Mais il exige que ce ne soit point aux dé-
pens d'une collection d'art. Cette façon
d'être Mécène serait en vérité une lourde
erreur. Le musée de Cluny est un de ceux
où régne encore la plus grande confusion.
Le legs Rothschild qui doit y être bientôt
installé imposera un surcroît de travail.
Pour mener à bien la tâche délicate que le
musée réclame, il faut un homme ayant
acquis, à la longue, dans l'étude et le ma-
niement des œuvres d'art du Moyen âge et
de la Renaissance une compétence in-
discutable, un jugement infaillible. Le clas-
sement ni la présentation d'une collec-
tion d'art ne saurait être dirigés à. souhait
par un improvisateur. C'est dire que les
conservations do musées ne doivent pas être
distribuées au hasard des faveurs. Le spec-
tacle des galeries étrangères nous fait voir
partout, comme directeurs, des savants, des
archéologues,des spécialistes, et toujours «le
vrai homme à sa vraie place ». C'est de cette
maxime qu'il appartient au ministre de
s'inspirer dans l'intérêt do nos richesses
d'art nationales.
NOUVELLES
Dimanche dernier a été inauguré à
Soissons le monument aux enfants de l'Aisne
tombés en IS'ÎO pour sa défense et dont nous
avions annoncé prématurément l'inaugura-
tion ; il est dû au sculpteur Guilbert et à l'ar-
chitecte Hiolin.
M. U. Bénédite eiï'ectue, en ce moment,
dans les salles du premier étage du musée du
Louvre spécialement consacrées aux collec-
tions d'objets égyptiens, phéniciens et greesdes
remaniements importants et très utiles. On a
fait, entre autres choses, un choix parmi de
nombreux bijoux funéraires, figurines et amu-
lettes de l'Egypte eton a placé ces objets dans
des vitrines au milieu des salles, de façon
que ces vitrines fussent largement encadrées.
Il en a été de même pour les antiquités phéni-
ciennes, gréco-phéniciennes, et pour les pièces
funéraires de Tyr et do Sidon que l'on a sou-
mises à un classement aussi logique que
possible; ces pièces, ainsi que les flacons
d'odeur et les colliers, sont également ran-
gées dans des vitrines plates où il est facile
de les étudier. On se propose d'opérer pro-