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La chronique des arts et de la curiosité — 1901

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Nr. 24 (29 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19756#0195
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N« 24. — 1901

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

29 Juin.

/ LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

paraissant Lte SAMEDI MATIN

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la -Chronique des Arts et de la Curiosité.

t^RIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ....... 12 fr. | Six mois . „......8 fr,

PROPOS DU JOUR

e fut une édifiante méprise que
celle où vinrent tomber récem-
ment les visiteurs du Musée
^SjJ^èiZZ Guimet. On avait annoncé que
Thaïs elle-même était retrouvée, et la nou-
velle, aussitôt répandue, appela l'évocation
de tout un passé de gloire et de grâce. L'oc-
casion parut propice aux méditations et
aux pèlerinages ; on célébra l'Egypte et Pto-
lémée ; on philosopha à loisir. Et voici que
Thaïs n'est point Thaïs, mais quelque mar-
tyre obscure qui, d'aventure, porto le même
nom, et, encore, l'identité demeure-t-elle
incertaine.

Il est naturel, sans doute, que dans l'ar-
deur de leurs recherches, les archéologues
se plaisent à désigner avec une rigoureuse
précision l'objet de leurs découvertes ; il se
comprend même que volontiers leur imagi-
nation devance la certitude. Les discussions
et les hypothèses sont les bienvenues quand
elles interviennent dans un cercle restreint
d'initiés, qui savent la valeur des mots et
connaissent quelles nuances imperceptibles
les conduisent peu à peu de l'erreur à la
vérité.

Mais il n'en va pas de même avec le pu-
blic : il a l'esprit simpliste et il n'est pas
toujours bien informé. Quand il voit sur
une étiquette officielle les noms do Sérapion
et de Thaïs, il les associe naturellement à ce
qu'il sait déjà, et ne songe point que c'est
tout un art de pouvoir bien lire une pan-
carte et de bien la comprendre. Sa méprise
prouve à l'évidence qu'il a besoin d'être mé-
nagé et qu'il a trop d'entheusiasme pour

avoir l'esprit suffisamment critique. • C'est,
je crois, Saint-Marc Girardin qui, ayant lon-
guement commenté deux vers d'un poète
qui ne se trouvaient point littéralement clans
le manuscrit original, s'écria avec bonne
humeur : « J'ai admiré une faute d'impres-
sion ! » Cette désinvolture mérite d'être ex-
ceptionnelle, et le public réclame, clans l'in-
térêt de son éducation et de son goût, qu'on
le tienne loin des discussions préparatoires
où il risque fort de s'égarer, p*our ne lui faire
connaître que les résultats acquis àla science.

NOUVELLES

Le musée du Louvre vient d'entrer en
possession de deux meubles anciens qui se
trouvaient jusqu'ici dans les bureaux de la
Direction de l'artillerie. Ces deux meubles, un
bureau plat et un cartonnier, datent de la
Régence et présentent le type des meubles de
Cressent avec des figures de femmes aux
angles. Ils vont être déposés dans les nou-
velles salles du mobilier français des xvn» et
xviii" siècles.

D'autre part, M. Sedelmeyer, dont la collec-
tion particulière est actuellement exposée dans
ses galeries de la rue de La Rochefoucauld au
profit de l'Orphelinat des Arts, vient d'offrir
au musée du Louvre un charmant paysage
du peintre anglais Gonstable.

Le ministre des Beaux-Arts vient d'or-
donner que les tapisseries de Saint-Jean,
qu'il avait été un moment question de garder
au musée du Louvre, seront renvoyées au
château de Pau pour y reprendre la place
qu'elles y occupaient depuis longtemps.

*** La Commission du Conseil municipal,
chargée d'examiner la question de l'affectation
définitive du Petit Palais, vient de décider qu'il
 
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