BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
28 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ^ ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la G-izette des Beaux Arts reçoivent gratuitement
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Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
Gazette des Beaux-Arts, nous vous rap-
pelons que l'abonnement doit être re-
nouvelé avant la fin du mois courant.
PROPOS DU JOUR
^S^fs&iN sait que l'Union Centrale des
Arts décoratifs doit installer au
Louvre, au pavillon de Marsan,
>rS^W^t un musée qui se signale dés à
présent à l'attention par la promesse de
collections importantes et variées. L'empla-
cement mis à sa disposition semblait lui
donner un espace fait à souhait pour qu'il
eût toutes latitudes de se déployer, et l'on
était en droit d'espérer, pour ces nouvelles
séries décoratives, une présentation aussi
commode qu'agréable. Or, il se trouve que
la galerie du rez-de-chaussée, la plus belle,
par ses dimensions, de toutes celles que
possédera le musée, est à moitié occupée
par un escalier monumental qui n'est pas
terminé et qui est tout à fait inutile. L'idée
vint naturellement de le démolir et de
dégager une galerie qui, tout de suite, de-
viendrait spacieuse et bien éclairée. C'était
compter sans les timidités dos autorités
compétentes, et l'escalier demeure, jusqu'à
la date indéterminée où il sera statué sur
son sort.
Le respect excessif des escaliers a été l'un
des signes de la moderne architecture. On
leur a sacrifié l'espace; on leur a subor-
donné les galeries et les vestibules ; les éta-
ges ont fini par sembler sans importance au
regard dos escaliers qui y conduisent. Cette
conception qui renverse les rôles et fait
passer le moyen avant la lin contrarie fort
la logique architecturale, dont le principe
est de suivre l'ordre naturel et de ne rien
Créer sans nécessité. Mais peut-être la su-
perstition devient-elle excessive quand il
s'agit de bâtiments d'autrefois et qu'on mo-
difie leur destination! La galerie du pavil-
lon de Marsan n'est plus consacrée à former
une entrée grandiose : c'est une salle de
musée et le plus somptueux des escaliers
n'y aurait que faire.
En vain on invoquera sa beauté et l'in-
comparable harmonie do ses lignes. On ne
saurait procéder à cette apologie sans y
mettre une évidente complaisance : l'escalier
inachevé n'a que ses deux montan ts; il déroule
dans la galerie une masse obscure et indis-
crète et, dans l'état actuel, il n'est pas de
ces monuments auxquels on ne puisse tou-
cher sans profanation. L'architecte, qui a
fait preuve de goût dans la partie déjà ter-
minée du musée, aura à cœur de ne pas la
laisser ailleurs incomplète. Il faut souhaiter
que, d'accord avec le Conseil des Bâtiments
civils, il se hâte de rendre son espace, sa
lumière et sa liberté à une salle où, dès
l'entrée, se développeront si heureusement
les collections du musée des Arts décora-
tifs.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré à
Paris, au carrefour du faubourg Saint-Antoine
et de l'avenue Ledru-Rollin, un monument au
28 Décembre.
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Arts décoratifs doit installer au
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présent à l'attention par la promesse de
collections importantes et variées. L'empla-
cement mis à sa disposition semblait lui
donner un espace fait à souhait pour qu'il
eût toutes latitudes de se déployer, et l'on
était en droit d'espérer, pour ces nouvelles
séries décoratives, une présentation aussi
commode qu'agréable. Or, il se trouve que
la galerie du rez-de-chaussée, la plus belle,
par ses dimensions, de toutes celles que
possédera le musée, est à moitié occupée
par un escalier monumental qui n'est pas
terminé et qui est tout à fait inutile. L'idée
vint naturellement de le démolir et de
dégager une galerie qui, tout de suite, de-
viendrait spacieuse et bien éclairée. C'était
compter sans les timidités dos autorités
compétentes, et l'escalier demeure, jusqu'à
la date indéterminée où il sera statué sur
son sort.
Le respect excessif des escaliers a été l'un
des signes de la moderne architecture. On
leur a sacrifié l'espace; on leur a subor-
donné les galeries et les vestibules ; les éta-
ges ont fini par sembler sans importance au
regard dos escaliers qui y conduisent. Cette
conception qui renverse les rôles et fait
passer le moyen avant la lin contrarie fort
la logique architecturale, dont le principe
est de suivre l'ordre naturel et de ne rien
Créer sans nécessité. Mais peut-être la su-
perstition devient-elle excessive quand il
s'agit de bâtiments d'autrefois et qu'on mo-
difie leur destination! La galerie du pavil-
lon de Marsan n'est plus consacrée à former
une entrée grandiose : c'est une salle de
musée et le plus somptueux des escaliers
n'y aurait que faire.
En vain on invoquera sa beauté et l'in-
comparable harmonie do ses lignes. On ne
saurait procéder à cette apologie sans y
mettre une évidente complaisance : l'escalier
inachevé n'a que ses deux montan ts; il déroule
dans la galerie une masse obscure et indis-
crète et, dans l'état actuel, il n'est pas de
ces monuments auxquels on ne puisse tou-
cher sans profanation. L'architecte, qui a
fait preuve de goût dans la partie déjà ter-
minée du musée, aura à cœur de ne pas la
laisser ailleurs incomplète. Il faut souhaiter
que, d'accord avec le Conseil des Bâtiments
civils, il se hâte de rendre son espace, sa
lumière et sa liberté à une salle où, dès
l'entrée, se développeront si heureusement
les collections du musée des Arts décora-
tifs.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré à
Paris, au carrefour du faubourg Saint-Antoine
et de l'avenue Ledru-Rollin, un monument au