LA CHRONIQUE DES ARTS
Louis XV et Louis XVI que doit ouvrir dans
quelques semaines M. Molinier. Les meubles
lui seront livrés la semaine prochaine, avec
trois tapis de la Savonnerie et la pendule de
la Du Barry, empruntés au château de Fon-
tainebleau.
En retour, M. Molinier donnera soit à ce
château, soit à Versailles, soit aussi à Com-
piègne certains meubles ou objets provenant
du Garde-Meuble ou qu'il possède déjà au
Louvre, mais qui ne peuvent trouver place
dans les nouvelles salles.
Depuis quelque temps, il est question
de transférer le musée de la Marine aux
Invalides. Ce projet, auquel beaucoup de bons
esprits ont donné leur approbation, va être
bientôt, paraît-il, mis à exécution. Les deux
administrations du Louvrj et des Invalides
n'attendent que l'autor.sation officielle pour
conférer l'une avec l'autre à ce sujet et
prendre les décisions nécessaires.
Nous relevons avec plaisir, parmi les
nominations d'officiers de l'Instruction publi-
que et d'Académie faites à l'occasion de
l'Exposition universelle et publiées au Jour-
nal officiel du 11 courant, les noms de M.
Fernand Mazerolle, archiviste de la Monnaie,
notre distingué collaborateur, promu officier
de l'Instruction publique, et de M. Léon-Victor
Marotte, de la maison Fortier-Marotte, impri-
meur d'art, dont nos abonnés ont apprécié les
belles héliotypies, et qui reçoit les palmes
d'officier d'Académie.
M. Georges Loygues, ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, vient
d'accorder son patronage à l'exposition de
l'Enfance, qui doi,t s'ouvrir en avril prochain
au Pelit Palais des Champs-Elysées, exposi
tion générale artistique et rétrospective de
tout ce qui intéresse l'enfant. Jusqu'au 15
mars prochain, c'est au secrétariat provisoire,
14, place Dauphine, que doivent être adres-
sées toutes les communications relatives à
cette exposition.
**,(; Mme Edgar Quinet a laissé un testament
qui, entre autres clauses intéressantes, con-
tient l'offre soit au musée du Louvre, soit au
musée Carnavalet, d'un portrait à l'huile
d'Edgar Quinet, d'un dessin d'Ary Scheffer et
d'un portrait au crayon par A. Stevens.
M. Alphée Jourdan, un des doyens du
barreau de Paris, qui vient de mourir, a légué
à l'ordre des avocats un magnifique portrait
de Berryer, par Ingres.
M. Pallain, gouverneur de la Banque
de France, commandait il y a quelques mois,
au graveur Roty, une médaille commémora-
tive du centenaire de cette grande institution
d'Etat. Cette médaille vient d'être achevée.
D'un côté, l'on voit la Banque de France,
figurée par une femme tenant sous son
bras un portefeuille chargé de valeurs; de-
bout, elle contemple, rêveuse, la plaine qui
s'étend déserte devant elle et qu'elle va ren-
dre féconde. Au revers, en effet, ellle montre
à la France, assise auprès d'elle, la même
plaine sillonnée de machines agricoles, de
voies ferrées, et à l'horizon de laquelle se
dressent des cheminées d'usines, une ville in-
dustrielle née sous sa main.
M. Roty vient d'achever, d'autre part, une
plaquette qui sera offerte, le 15 avril, aux
membres de l'assemblée des actionnaires du
P.-L -M. comme jeton de présence.
Trois figures allégorisant la Méditerranée,
Paris et Lyon se groupent autour du génie du
progrès. La plaquette porte cette devise :
Ferro conjungit.
Le Conseil municipal de Marseille vient
d'accepter le legs fait à sa villa natale par le
peintre D -A. Magaud, décédé en décembre
1899, qui avait été professeur à l'École des
Beaux-Arts de Marseille. Ce legs consiste en
un portrait du peintre lui-même, destiné au
cabinet du directeur de l'École, et dans le
dessin du plafond de la salle d'honneur du
palais de la Bourse ; de plus, en une pein-
ture qui a pour sujet : La Guerre, et, enfin,
en une quinzaine de dessins à la sanguine.
A Toulouse, où il est question de fonder
une chaire d'histoire locale et provinciale, on
va instituer, sur le modèle de la commission
du Vieux Paris, une commission du Vieux
Toulouse qui sera, en outre, chargée d'exa-
miner les travaux qui se produiraient sur
Toulouse et ses environs et de les publier au
besoin si elle les en juge dignes.
H;** Le musée de Berlin vient encore de
s'enrichir de plusieurs œuvres de valeur. On
annonce d'abord l'acquisition, pour une somme
d'environ 030.000 fr., de deux superbes por
traits de van Dyck provenant de la galerie
Peel et représentant Bartolomeo Giustiniani
et sa femme, chez lesquels l'artiste demeura
à Gênes; puis le legs à la Galerie Natio-
nale, par un collectionneur, le banquier
Kœnigs, d'une vingtaine d'œuvres, parmi les-
quelles des tableaux de Segantini, de Bœcklin,
de Leibl, de Daubigny, ÏAmphilrite de Max
Klinger, des sculptures de Bodin, etc.
-nsfi^Nco^osa—i-
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION LOUIS LEGRAND
L'intérêt de la semaine appartient aux
grandes ventes où l'impressionnisme, doré-
navant, dispute les hautes enchères à 1830 :
mais les collectionneurs n'avaient pas at-
tendu ces jours de bataille pour aller rendre
visite aux petits maîtres contemporains. Né
à Dijon, en 1863, l'humoriste Louis Legrand
comptera parmi les « graveurs du xx';
siècle » qui auront vivement exprimé la lin
dit xixc ; personnel, il poursuit le chapitre
de Félicien Rops, comme Forain continue
Degas. Bizarre et moderne alliage de natu-
ralisme et de mysticisme, d'ironie mont-
martroise et de sensualité replète, la série
de ses estampes visibles chez l'éditeur
Pcllet, quai Voltaire, est un miroir du vice
contemporain, miroir magique où passent,
idéalisées par l'art, la main tordant la jupe,
Louis XV et Louis XVI que doit ouvrir dans
quelques semaines M. Molinier. Les meubles
lui seront livrés la semaine prochaine, avec
trois tapis de la Savonnerie et la pendule de
la Du Barry, empruntés au château de Fon-
tainebleau.
En retour, M. Molinier donnera soit à ce
château, soit à Versailles, soit aussi à Com-
piègne certains meubles ou objets provenant
du Garde-Meuble ou qu'il possède déjà au
Louvre, mais qui ne peuvent trouver place
dans les nouvelles salles.
Depuis quelque temps, il est question
de transférer le musée de la Marine aux
Invalides. Ce projet, auquel beaucoup de bons
esprits ont donné leur approbation, va être
bientôt, paraît-il, mis à exécution. Les deux
administrations du Louvrj et des Invalides
n'attendent que l'autor.sation officielle pour
conférer l'une avec l'autre à ce sujet et
prendre les décisions nécessaires.
Nous relevons avec plaisir, parmi les
nominations d'officiers de l'Instruction publi-
que et d'Académie faites à l'occasion de
l'Exposition universelle et publiées au Jour-
nal officiel du 11 courant, les noms de M.
Fernand Mazerolle, archiviste de la Monnaie,
notre distingué collaborateur, promu officier
de l'Instruction publique, et de M. Léon-Victor
Marotte, de la maison Fortier-Marotte, impri-
meur d'art, dont nos abonnés ont apprécié les
belles héliotypies, et qui reçoit les palmes
d'officier d'Académie.
M. Georges Loygues, ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, vient
d'accorder son patronage à l'exposition de
l'Enfance, qui doi,t s'ouvrir en avril prochain
au Pelit Palais des Champs-Elysées, exposi
tion générale artistique et rétrospective de
tout ce qui intéresse l'enfant. Jusqu'au 15
mars prochain, c'est au secrétariat provisoire,
14, place Dauphine, que doivent être adres-
sées toutes les communications relatives à
cette exposition.
**,(; Mme Edgar Quinet a laissé un testament
qui, entre autres clauses intéressantes, con-
tient l'offre soit au musée du Louvre, soit au
musée Carnavalet, d'un portrait à l'huile
d'Edgar Quinet, d'un dessin d'Ary Scheffer et
d'un portrait au crayon par A. Stevens.
M. Alphée Jourdan, un des doyens du
barreau de Paris, qui vient de mourir, a légué
à l'ordre des avocats un magnifique portrait
de Berryer, par Ingres.
M. Pallain, gouverneur de la Banque
de France, commandait il y a quelques mois,
au graveur Roty, une médaille commémora-
tive du centenaire de cette grande institution
d'Etat. Cette médaille vient d'être achevée.
D'un côté, l'on voit la Banque de France,
figurée par une femme tenant sous son
bras un portefeuille chargé de valeurs; de-
bout, elle contemple, rêveuse, la plaine qui
s'étend déserte devant elle et qu'elle va ren-
dre féconde. Au revers, en effet, ellle montre
à la France, assise auprès d'elle, la même
plaine sillonnée de machines agricoles, de
voies ferrées, et à l'horizon de laquelle se
dressent des cheminées d'usines, une ville in-
dustrielle née sous sa main.
M. Roty vient d'achever, d'autre part, une
plaquette qui sera offerte, le 15 avril, aux
membres de l'assemblée des actionnaires du
P.-L -M. comme jeton de présence.
Trois figures allégorisant la Méditerranée,
Paris et Lyon se groupent autour du génie du
progrès. La plaquette porte cette devise :
Ferro conjungit.
Le Conseil municipal de Marseille vient
d'accepter le legs fait à sa villa natale par le
peintre D -A. Magaud, décédé en décembre
1899, qui avait été professeur à l'École des
Beaux-Arts de Marseille. Ce legs consiste en
un portrait du peintre lui-même, destiné au
cabinet du directeur de l'École, et dans le
dessin du plafond de la salle d'honneur du
palais de la Bourse ; de plus, en une pein-
ture qui a pour sujet : La Guerre, et, enfin,
en une quinzaine de dessins à la sanguine.
A Toulouse, où il est question de fonder
une chaire d'histoire locale et provinciale, on
va instituer, sur le modèle de la commission
du Vieux Paris, une commission du Vieux
Toulouse qui sera, en outre, chargée d'exa-
miner les travaux qui se produiraient sur
Toulouse et ses environs et de les publier au
besoin si elle les en juge dignes.
H;** Le musée de Berlin vient encore de
s'enrichir de plusieurs œuvres de valeur. On
annonce d'abord l'acquisition, pour une somme
d'environ 030.000 fr., de deux superbes por
traits de van Dyck provenant de la galerie
Peel et représentant Bartolomeo Giustiniani
et sa femme, chez lesquels l'artiste demeura
à Gênes; puis le legs à la Galerie Natio-
nale, par un collectionneur, le banquier
Kœnigs, d'une vingtaine d'œuvres, parmi les-
quelles des tableaux de Segantini, de Bœcklin,
de Leibl, de Daubigny, ÏAmphilrite de Max
Klinger, des sculptures de Bodin, etc.
-nsfi^Nco^osa—i-
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION LOUIS LEGRAND
L'intérêt de la semaine appartient aux
grandes ventes où l'impressionnisme, doré-
navant, dispute les hautes enchères à 1830 :
mais les collectionneurs n'avaient pas at-
tendu ces jours de bataille pour aller rendre
visite aux petits maîtres contemporains. Né
à Dijon, en 1863, l'humoriste Louis Legrand
comptera parmi les « graveurs du xx';
siècle » qui auront vivement exprimé la lin
dit xixc ; personnel, il poursuit le chapitre
de Félicien Rops, comme Forain continue
Degas. Bizarre et moderne alliage de natu-
ralisme et de mysticisme, d'ironie mont-
martroise et de sensualité replète, la série
de ses estampes visibles chez l'éditeur
Pcllet, quai Voltaire, est un miroir du vice
contemporain, miroir magique où passent,
idéalisées par l'art, la main tordant la jupe,