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La chronique des arts et de la curiosité — 1901

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Nr. 29 (7 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19756#0245
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ET DE LA CURIOSITE 235

**# Le Journal de Rouen signale les fouil-
les dirigées par M. Léon de Vesly, archéo-
logue, dans la forêt de la Londe, sur le coteau
dominant les Longs-Vallons, à Orival, où a
été découvert un petit temple ou fanum
très intéressant. Actuellement, M. Léon de
Vesly vient de mettre à jour, dans la forêt de
Rouvray, à distance à peu près égale entre
les Essarts et le Madrillet, les importantes
substructions d'une villa gallo-romaine, où
différents objets intéressants ont été recueil-
lis. Il esta penser que cette villa n'est pas iso-
lée et que d'autres découvertes pourront être
encore faites dans ces parages, où a été rele-
vée l'existence d'une voie romaine.

#** Il existait à Rome, encore tout récem-
ment, dans la rue des Fornari, une petite
maison d'apparence modeste, qui avait été
habitée par Michel-Ange. Un acquéreur s'est
présenté et, malgré les démarches qui ont
été faites auprès de lui pour conserver ce
logis historique, il vient de faire jeter bas les
murs de la maison. Celte habitation, le grand
artiste l'avait achetée après avoir exécuté sun
Jugement dernier de la chapelle Sixtino,
pour y passer les dernières années de sa vie.
C'est là qu'il écrivit ses épîtres et ses sonnets
et qu'il traça ses derniers dessins ; enfin, c'est
dans cette maison qu'il mourut en 1564. L'im-
meuble, il est vrai, tombait en ruines ; la mu-
nicipalité de Rome s'était contentée de placer
seulement une plaque commémorative au-
dessus de la porte d'entrée.

L'empereur François-Joseph vient de
décider, par décret notifié à la commission
exécutive de la Diète de Bohême, que les
tableaux enlevés, au siècle dernier, au châ-
teau de Karlstein, l'ancienne résidence des
rois de Bohème, pour être transportés au
musée do Vienne, seraient restitués à la Bo-
hême. Parmi ces tableaux se trouvent deux
saints peints au quatorzième siècle, par Théo-
doric de Prague, ainsi qu'un retable proba-
blement du même artiste, représentant Le
Crucifiement, qui sont d'un grand intérêt
historique.

La Crète avant l'histoire

(Suite et fin) (*)

IX

Xous ne sommes pas au bout des surprises,
car la sculpture de Cnossc n'était pas inférieure
ii la peinture. Des deux morceaux de premier or-
dre que signale M. Evans, une tête do lionne en
marbre et une tête de taureau eu stuc point (frag-
ment d'un relief comprenant au moins doux bo-
vidés do grandeur naturelle), lo dernier seul a été
publié on photographie (1) : c'est un vrai chef-
d'œuvre, d'une vigueur et d'une largeur de stylo
qui rappelle les taureaux des coupes d'or do Va-

(*) V. la. Chronique des Arti dos 15 et 29 juin,
13 et 27 juillet, 10 et 24 août 1901.
(1) Evans, ouvr. cité,-p. 52.

phio. M. Evans déclare avec raison que l'art clas-
sique n'a produit aucune figure d'animal qui soit
aussi puissante et aussi vraie que celle-là.

Les magasins dont nous avons parlé contenaient
do grandes jarres, des coffres de pierre revêtus à
l'intérieur de plomb, des vases en pierre et en
terre cuite, etc. Mais la découverte capitale a été
colle des archives du palais. Elles comprennent
plusieurs milliers de tablettes en argile séchée au
soleil et, par suite, très friable, qui avaient été
rangées dans des récipients de terre cuite ou do
bois cachetés à l'aide de » gemmes insulaires », du
plus beau style de la glyptique mycénienne. La
très grande majorité de ces lablottcs portent des
caractères linéaires ; un seul dépôt on a fourni une
centaine couvertes de caractères pictographiques.
Nous reproduisons ici (flg. 4 et 5) un spécimen de
l'une et l'autre variété (1). Que signifient ces docu-

n

1- Vil 3

Fig. i. — Tablette Cretoise Fig. :>. — Table! te Cretoise
à signes linéaires. à signes pictographiques.

monts 1 M. Evans suppose que ce sont des inven-
taires et croit avoir déjà identifié les signes d'une
numération décimale. On remarquera, à l'appui do
son hypothèse, la fréquence de traits parallèles et
juxtaposés. Mais il faut savoir attendre. Alors
mémo quo tous les fac-similés auront été publiés,
lo déchiffrement sera impossible, puisque' nous
ne connaissons ni l'alphabet ni la langue; seule,
la découverte d'une bilingue mycéno-égyptienno
pourrait nous fournir la clef ; mais quel besoin
les comptables du palais royal avaient-ils de ta-
blettes bilingues ? Gardons-nous maintenant des
Œdipes improvisés qui vont surgir de toutes
parts et nous affirmer qu'ils ont lu sur ces ta-
blettes du finnois, do l'hébreu, du bas-breton ou
même du grec homérique !

Une chose est certaine : c'est que l'écriture li-
néaire des tablettes ne dérive ni de l'Assyrie ni
de l'Égypto, qu'elle présente un caractère nette-
ment « européen», qu'elle offre comme une image
anticipée do l'épigraphic hellénique. Il n'en est
pas do même des tablettes à signes idéographi-
ques, qui, cependant, ne sont pas postérieures aux
autres. Il y a là un nouveau problème qui attend

(1) Américain journal of archœoloyy, 1900,
p. 490, 491.
 
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