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Chatelain, Henri Abraham; Gueudeville, Nicolas [Hrsg.]
Atlas Historique, Ou Nouvelle Introduction A l'Histoire, à la Chronologie & à la Géographie Ancienne & Moderne: Représentée dans de Nouvelles Cartes, Où l'on remarque l'établissement des Etats & empires du Monde, leur durée, leur chûte, & leurs differens Gouvernemens ... (Band 1): Contenant la Grèce, l'Histoire Romaine, Rome Moderne, Naples, la France, l'Espagne, & les Provinces Unies — Amsterdam, 1739

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https://doi.org/10.11588/diglit.9886#0032

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DISSERTATION

S U R L A

CONNOISSANGE

DES

GLOBES.


i ES cinq premières Cartes roulent îùr
j des matières tout-à-sait dignes de la
belle curiosité. Les unes aprennent
\ à étudier l'Univers, quoi de plus
ï grand ? & les autres à connoître
l'Homme, ce qui peut être d'une importante uti-
lité. La méthode avec laquelle on débute dans cet
Ouvrage paroît naturelle. On commence par apli-
quer le Lecteur à la contemplation des vaftes ob-
jets qui nous environnent, & enfuite on l'informe
de ce qu'à fait ce certain Etre raifonnable, pour
qui ces immenfes Corps ont été formez, & qui feul,
entre tous les animaux, eft capable de les admirer.
N'eft-il pas du bon ordre de montrer l'édifice, a-
vant que d'introduire auprès de celui qui l'occupe?
C'eft ainft qu'on viflteles fuperbes apartemens du
Palais d'un Monarque avant que de percer la sou-
le , avant que de pouvoir pénétrer jufqu'à fa per-
fonne. La juftesfe exigeoit donc que l'Hiftoire du
Monde précédât, & que l'Hiftoire Univerfelle fiii-
vît. C'elt à ces deux Chess que nous allons don-
ner succeiTivement quelques réflexions.
C'eft un devoir indifpenfable à tous les hommes
de jetter les yeux fur la compofition de l'Univers.
Dieu, qui en est le tout-puiflant Auteur,veut que
nous le'cherchions dans fon ouvrage. Il femble ,
comme on l'a dit cent fois, n'avoir donné un vifa-
ge à notre Efpece, que pour nous mettre dans une
fituation propre à regarder fouvent les Cieux. Nous
lifons dans cemerveilleuxLivreles caractères insail-
libles de la puisfance, de la fageffe, de la bonté du
Créateur. U y a un Dieu, difons-nous avec une
serme afTûrance, puis qu'il y a de fi belles chofes;
& l'adorant alors dans un transport de ravinement,
nous nous aquitons,autant que notre petitefle nous
le permet, & nous payons, en quelque forte, un
tribut d'anéantisfement à fa Grandeur. C'eft donc
une obligation capitale d'admirer le Divin Artifan
de l'Univers dans la fabrique & dans la ftruclure de
l'Univers même. Le Genre humain en convient :
toutes les Nations découvrent la première Caufe
dans fes essets;tous les Peuples remontent jufqu'à la
Source originale de tous les Etres, &, outre que les
Athées sont par-tout en horreur, leur nombre eft
h petit qu'ils ne méritent pas une exception.
Mais tous les hommes ne font pas obligez d'apro-
Tome I.

sondir ce raport intime que les parties du Monde
ont entre elles,ce concert,cette liauon,cette enchai-
nure, qui sont l'ame de l'Univers, & qui sont fa
conservation. Il n'apartient qu'à ceux qui, pour
s'élever au desfus du vulgaire ignorant, veulent ufer
de leur efprit, de chercher à s'inftruire & à s'éclairer
là-desfus. Cette occupation eft d'autant plus fatis-
saisante que la matière eft séconde, qu'on peut y
efpererde nouvelles découvertes, & qu'au moins
ou goûte le plaiflr de pouvoir fe rendre raifon de
ce qu'il y a de plus éclatant dans la Nature. N'eft-
il pas doux, par exemple, de former des conjectu-
res fur ce Soleil, dont la lumière & l'influence nous
sont li utiles, & fur cette Terre, de qui nous rece-
vons tant de biens? Il fèroitàfouhaiterque cette
étude fût plus fûre, & que l'on y bâtît les confé-
quencesfurdes principes clairs & indubitables. On
croit que le Ciel avoit gratifié de ce tréfor le pre-
mier homme, que celui-ci l'avoit communiqué à
fes ensans, comme l'un des plus précieux débris de
son naufrage; que cette fcience fe perpétua pendant
quelques générations : mais que s'afoiblifsant infen-
hblement faute de culture, enfin elle s'éteignit. II
salut recommencer fur nouveaux fraix. Le Monde
ne manqua point de curieux, qui donnoient leur
principal loisir à l'Aftronomie : de tout tems les
nommes ont aimé à parcourir le Ciel ; eux qui ne
làuroient définir ni borner un atome, se hazardent
à mefùrer des Corps qui font d'un volume prodi-
gieux : comme fi l'homme en fe donnant carrière
dans ces routes lumineufes, fe fentoit foulagé de fes
ténèbres & de fon obfcurité.
Mais tous ces anciens Contemplatiss voltigeoient
d'Aftre en Aftre, fautoient de Planète en Planète,
&nepropofant rien qui embrasfàt le tout, ils ne
faisoient qu'augmenter l'embarras. Enfin,il s'élève
dans un coin de l'Egypte un Mathématicien, sinon
plus heureux, au moins plus hardi; c'eft le fameux
Ptolomée. Il établit unSyftême,&il donne une
notion liée & suivic de la difposition de l'Univers.
Le plan de cetAftronome devoit essrayer l'imagina-
tion la plus forte, l'esprit le plus fusceptible de pré-
occupationrskire tourner en vingt-quatre heures au-
tour de la Terre ,c'est à dire autour d'un point, des
efpaces dont on ne peut concevoir la sin : mettre
pour un petit globe toute la machine du Monde
A dans
 
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