An3 dz 1
l'Eté
s 480.
Ï416.
J498.
riIRONOLOGlÊTBRËGÏË DES ROIS DE NAPLES ET DE SICILE.
Chronologie des Rois de Sicile.
Chronologie des R'bis de Napîes.
. Charles ÎV. fils de Charles d'Anjou, Comte du Maine, Roi de
Naples & de Sicile, Roi de Jerusalem, Comte de Provence 8c de
Mortaing, fut adopté par René son oncle, & lui succeda en 1480.
Il mourut le 10 Décembre l'an 1481, 8c instituta Louis XI. Roi
de France son héritier universel. 11 n'eut point d'ensans de Jean-
ne de Lorraine, fille ainée de Ferrill.Comte de Vaudemont.
LOUIS XL
Qui avoir beaucoup augmenté les revenus de la Couronne , se
trouva encore héritier des Royaumes de Naples & de Sicile; mais
comme ce ne fut qu'à la fin de son Règne ,il lai.ssa à Charles Viil.
son sils à disputer ses droits, comme on le va remarquer.
CHARLES V I I I.
Ce Prince ayant succedé à Louis XI. son pere, 8c assuré l'Etat au
dedans 8c au dehors, songea à la conquête du Royaume de Na-
ples, en vertu de l'adoption que Charles, neveu & héritier de Re-
né, avoit faite de Louis XI son père. Ce jeune Monarque se
voyant en état de soutenir une sijuste prétention par les armes,
passe les Monts à la tête de tout ce qu'il y avoit de plus braves
gens dans son Royaume, traverse l'Italie comme ua éclair, &
vient jusques dans Rome , où il entre en triomphe. Quoique
le Pape Alexandre ne fût pas de ses amis, il le reçut cependant
amiablement en apparence, 8c l'investit de la Sicile deçà le Fare.
11 passa de Rome à Naples, Se obligea Frédéric à se retirer"dans
l'Ille d'Ischia; il ne trouva pas grand obstacle à saire cette conquê-
te. S'étant mis en posiession de tout le Royaume de Naples en
moins de quatre mois, il ne songea qu'aux moyens de le conser-
ver ; & se disposant à reparler en France pour chercher de nouvel-
les troupes, il établit Gilbert Duc de Bourbon pour Viceroi. Mais
l'insoknce des soldats François irrita tellement les Napolitains,qu'ils
changèrent de parti aussi-tôt que le Roi leur eut tourné le dos; 8c
Charles VIII. perdit le Royaume avec la même rapidité qu'il en
avoit fait la conquête. La jalousie que tous les Etats d'Italie a-
voient eu de la gloire de ce jeune Prince, porta le Pape, les Vé-
nitiens, le Duc de Milan 8c le Roi d'Arragon à l'arrêter à son re-
tour; mais il leur passa sur le ventre à la bataille de Fornoue, 8c
retourna heureusement en France. Dans le tems qu'il se disposoit
à y faire un sécond voyage, une apoplexie termina ses jours, 8c
ravit à la Fiance un jeune Prince de grande esperance.
LOUIS X I I.
Outre les droits que Louis XII. avoit sur le Royaume de Na-
ples, il n'en avoit pas de moins bien fondez sur le Duché de Mi-
lan, qui lui appartenoit du chef de Vakntine son ayeule, le frère
de laquelle n'avoit laissé qu'une bâtarde, mere de Sforze qui s'é-
toit saisi de l'Etat de Milan. Sforze ayant d'abord abandonné la
partie, Louis XII. n'eut pas de peine à en faire la conquête. Mais
les asfaires l'ayant obligé de reparler en France, la faction des Gi-
belins chassa Trivulce, que Louis avoit fait Gouverneur de ce Du-
ché en 1500 , 8c y rétablit Sforze.. Le bonheur de celui-ci fut de
peu de durée, car ayant été pris par Louis Seigneur de la Tri-
mouille Général de l'Armée Royale, il fut mené en France, 8c
confiné dans le Donjon de Loches,où il mourut dix ans après; 8c
ainsi le Milanez. resta en la paisible possession cîe Louis XII. Les
prérentions qu'il avoit sur le Royaume de Naples le portèrent à se
joindre à Ferdinand le Catholique Roi de Castiile, dans la vue d'en
chasser Frédéric d'Arragon: ce qu'ayant exécuté, Ferdinand de-
meura posseiTeur de la Pouille 8c de la Calabre, & le reste fut à la
France. Frédéric d'Arragon fit cependant une manière de Trai-
té avec le Roi, par lequel, en échange du Royaume qu'il lui ce-
doit, l'Anjou lui fut donné avec une pension de trente mille é-
cus. Peu de tems après, Gonsalve de Cordoue , que les Espagncls
ont nommé le gsand Capitaine, se servit du dissérend de quelques
limites pour envahir le partage des François, 8c les chassa tout
à fait de Naples; & bien que l'injustice de cette ursurpation fût aussi
reprochable à ceux qui la firent, qu'elle sut desavantageuse à Louis
XII., la nécessltédes asfaires le contraignit à en venir à un accom-
modement avec Ferdinand. Germaine de Foix, seeur de Gafton
Duc de Nemours, 8c nièce de Louis, fut donnée en maiiage à
Ferdinand, 8c pour gage Louis céda, comme pour la dot de cette
Princestè, ses prétentions sur le Royaume de Naples. C'est par-là
que cet Etat estdemenré depuis sous la domination d'Espagne , com-
me on le marque plus au long ci à côté.
?Ansde
11' Ere
Les François, qui jusqu'alors avoient eu beaucoup d'avantage,
virent la chance tournée en un inflant, 8c la négligence de Louis
XII. ou la confiance qu'il fonda sur la foi de l'Archiduc, fut cau-
se que les asfaires de Naples tournèrent entièrement à l'avantage
de Ferdinand. L'autre cause de ce malheur fut l'imprudence des
Généraux François, qui combattirent avec plus de fureur 8c de té-
mérité que de conduite. Le Duc de Nemours fut défait 8c tué ;
8cd'Aubigny, après avoir été battu, fut assiege dans Angitola,
8c obligé avec le reste des troupes Françoises de sortir du Royau-
me de Naples.
Gonsalve ne trouvant plus d'obstacle à la conquête du Royau-
me , marcha vers la Capitale, qui lui ouvrit ses portes, 8c le re-
çut avec des acclamations de joye. Les villes d'Averse & de
Capoue imitèrent l'exemple de Naples. Outre les Châteaux de
Naples, où s'étoient retirez les François, il leur restoit encore
pîusieurs places allez considerables. Yves d'Alegre , qui avoit
sauvé 400 hommes de pied 8c 400 hommes d'armes, se retira
à Caiette, cette place étant fort bonne, 8c d'ailleurs ayant un port
assez commode pour recevoir du secouis de France.
L'Archiduc ne craignit point après ces nouvelles de revenir trou-
ver le Roi à Blois; c'étoit un grand témoignage de sa bonne con-
seience, ou une dissimulation bien hardie. Il n'oublia rien en ap-
parence pour se justifier ; il dépêcha promptement vers Gonlalve ,
écrivit fortement à Ferdinand son beau-pere, 8c se comporta de
telle sorte que le Roi crut qu'il agilloit de bonne foi, 8c le pria
de ne point craindre qu'il s'en prît à lui ; car si son beau-pere avoit
fait une perfidie, il ne vouloit pas , disoit-il, lui ressembler, 8c il
aimoit mieux avoir perdu un Royaume, qu'il sauroit bien recon-
quérir, que non pas l'honneur, qui ne se peut recouvrer.
Ferdinand, qui ne vouloit pas encore découvrir ses sentimens,
tenoit son gendre 8c le Roi même en suspens, afin de ne point
faire hâter Louis XII. à envoyer du secours pour Caiette 8c les
Châteaux de Naples. Son gendre l'Archiduc lui ayant fait sayoir
par un courier qu'il ne partiroit point de la Cour de France qu'il
n'eût éclairci le Roi sur ce point, il envoya des AmbasTadeurs,
qui le désavouèrent comme ayant excédé son pouvoir; 8c croyant
gagner encore du tems par de nouvelles fourberies, il proposa de
remire le Royaume à Frédéric d'Arragon. Mais le Roi ne voulut
rien écouter d'un Prince, en qui il n'y avoit nulle foi. H traita
cependant toujours civilement l'Archiduc, 8c lui permit de s'en
retourner en Flandre.
Pour se venger de la mauvaise foi de Ferdinand, Louis XII.
mit quatre Armées en campagne ; la première pour faire irruption
vers Fontarabie sous le Maréchal de Gié, qui ne fit rien; la sé-
conde sous le Maréchal de Rieux, dans le Roussillon; la troisie-
me par mer, pour courir sur les côtes de Catalogne 8c de Va-
leance; 8c la quatrième 8c la plus considerable fut destinée pour l'I-
talie, sous la conduite de la Trimouille. Ce Général étant tombé
malade, 1 Armée fut donnée à Ch.ries de Gonzague Marquis de
Mantoue, qui fut assez heureux d'abord; mais étant accu é ensui-
te d'intelligence avec les ennemis, on en remit le commandement
au Marquis de Salusses, qui fut obligé, après avoir souffert beau-
coup de misere, 8c le voyant ensuite investi dans Caiette, d'en
venir à un accommodement 8c d'abandonner le Royaume de Na-
ples.
'Ferdinand épousa Elisabeth de Castiile, fille de Henri IV. dit
rimpuiss,nt,que les Sujets dépossederent. Parce mariage Ferdinand
unit l'Arragnn a la Castiile, & polleda ces deux Etats sous le titre
de Roi d'Eipagne. Ce Prince fut heureux & fît diverses Conquê-
tes très considerables, tant contre les Maures, que contre la Na-
varre. Il mourut d'hydropisie , ou d'un breuvage que Germaine sa
séconde femme lui donna pour lui faire avoir des enfans, en 1516,
CHARLES v.
On ne continuera pas plus loin l'Histoire abrégée 8c chronologi-
que des Rois de Naples 8c de Sicile, ces deux Etats ayant été
unis, depuis Ferdinand le Catholique à la Monarchie d'Espagne
ians en avoir été séparez , si ce n'est depuis le commencement
de la guerre de 1701, dont nous faisons l'Histoire dans les au-
tres Chronologies.
l'Eté
s 480.
Ï416.
J498.
riIRONOLOGlÊTBRËGÏË DES ROIS DE NAPLES ET DE SICILE.
Chronologie des Rois de Sicile.
Chronologie des R'bis de Napîes.
. Charles ÎV. fils de Charles d'Anjou, Comte du Maine, Roi de
Naples & de Sicile, Roi de Jerusalem, Comte de Provence 8c de
Mortaing, fut adopté par René son oncle, & lui succeda en 1480.
Il mourut le 10 Décembre l'an 1481, 8c instituta Louis XI. Roi
de France son héritier universel. 11 n'eut point d'ensans de Jean-
ne de Lorraine, fille ainée de Ferrill.Comte de Vaudemont.
LOUIS XL
Qui avoir beaucoup augmenté les revenus de la Couronne , se
trouva encore héritier des Royaumes de Naples & de Sicile; mais
comme ce ne fut qu'à la fin de son Règne ,il lai.ssa à Charles Viil.
son sils à disputer ses droits, comme on le va remarquer.
CHARLES V I I I.
Ce Prince ayant succedé à Louis XI. son pere, 8c assuré l'Etat au
dedans 8c au dehors, songea à la conquête du Royaume de Na-
ples, en vertu de l'adoption que Charles, neveu & héritier de Re-
né, avoit faite de Louis XI son père. Ce jeune Monarque se
voyant en état de soutenir une sijuste prétention par les armes,
passe les Monts à la tête de tout ce qu'il y avoit de plus braves
gens dans son Royaume, traverse l'Italie comme ua éclair, &
vient jusques dans Rome , où il entre en triomphe. Quoique
le Pape Alexandre ne fût pas de ses amis, il le reçut cependant
amiablement en apparence, 8c l'investit de la Sicile deçà le Fare.
11 passa de Rome à Naples, Se obligea Frédéric à se retirer"dans
l'Ille d'Ischia; il ne trouva pas grand obstacle à saire cette conquê-
te. S'étant mis en posiession de tout le Royaume de Naples en
moins de quatre mois, il ne songea qu'aux moyens de le conser-
ver ; & se disposant à reparler en France pour chercher de nouvel-
les troupes, il établit Gilbert Duc de Bourbon pour Viceroi. Mais
l'insoknce des soldats François irrita tellement les Napolitains,qu'ils
changèrent de parti aussi-tôt que le Roi leur eut tourné le dos; 8c
Charles VIII. perdit le Royaume avec la même rapidité qu'il en
avoit fait la conquête. La jalousie que tous les Etats d'Italie a-
voient eu de la gloire de ce jeune Prince, porta le Pape, les Vé-
nitiens, le Duc de Milan 8c le Roi d'Arragon à l'arrêter à son re-
tour; mais il leur passa sur le ventre à la bataille de Fornoue, 8c
retourna heureusement en France. Dans le tems qu'il se disposoit
à y faire un sécond voyage, une apoplexie termina ses jours, 8c
ravit à la Fiance un jeune Prince de grande esperance.
LOUIS X I I.
Outre les droits que Louis XII. avoit sur le Royaume de Na-
ples, il n'en avoit pas de moins bien fondez sur le Duché de Mi-
lan, qui lui appartenoit du chef de Vakntine son ayeule, le frère
de laquelle n'avoit laissé qu'une bâtarde, mere de Sforze qui s'é-
toit saisi de l'Etat de Milan. Sforze ayant d'abord abandonné la
partie, Louis XII. n'eut pas de peine à en faire la conquête. Mais
les asfaires l'ayant obligé de reparler en France, la faction des Gi-
belins chassa Trivulce, que Louis avoit fait Gouverneur de ce Du-
ché en 1500 , 8c y rétablit Sforze.. Le bonheur de celui-ci fut de
peu de durée, car ayant été pris par Louis Seigneur de la Tri-
mouille Général de l'Armée Royale, il fut mené en France, 8c
confiné dans le Donjon de Loches,où il mourut dix ans après; 8c
ainsi le Milanez. resta en la paisible possession cîe Louis XII. Les
prérentions qu'il avoit sur le Royaume de Naples le portèrent à se
joindre à Ferdinand le Catholique Roi de Castiile, dans la vue d'en
chasser Frédéric d'Arragon: ce qu'ayant exécuté, Ferdinand de-
meura posseiTeur de la Pouille 8c de la Calabre, & le reste fut à la
France. Frédéric d'Arragon fit cependant une manière de Trai-
té avec le Roi, par lequel, en échange du Royaume qu'il lui ce-
doit, l'Anjou lui fut donné avec une pension de trente mille é-
cus. Peu de tems après, Gonsalve de Cordoue , que les Espagncls
ont nommé le gsand Capitaine, se servit du dissérend de quelques
limites pour envahir le partage des François, 8c les chassa tout
à fait de Naples; & bien que l'injustice de cette ursurpation fût aussi
reprochable à ceux qui la firent, qu'elle sut desavantageuse à Louis
XII., la nécessltédes asfaires le contraignit à en venir à un accom-
modement avec Ferdinand. Germaine de Foix, seeur de Gafton
Duc de Nemours, 8c nièce de Louis, fut donnée en maiiage à
Ferdinand, 8c pour gage Louis céda, comme pour la dot de cette
Princestè, ses prétentions sur le Royaume de Naples. C'est par-là
que cet Etat estdemenré depuis sous la domination d'Espagne , com-
me on le marque plus au long ci à côté.
?Ansde
11' Ere
Les François, qui jusqu'alors avoient eu beaucoup d'avantage,
virent la chance tournée en un inflant, 8c la négligence de Louis
XII. ou la confiance qu'il fonda sur la foi de l'Archiduc, fut cau-
se que les asfaires de Naples tournèrent entièrement à l'avantage
de Ferdinand. L'autre cause de ce malheur fut l'imprudence des
Généraux François, qui combattirent avec plus de fureur 8c de té-
mérité que de conduite. Le Duc de Nemours fut défait 8c tué ;
8cd'Aubigny, après avoir été battu, fut assiege dans Angitola,
8c obligé avec le reste des troupes Françoises de sortir du Royau-
me de Naples.
Gonsalve ne trouvant plus d'obstacle à la conquête du Royau-
me , marcha vers la Capitale, qui lui ouvrit ses portes, 8c le re-
çut avec des acclamations de joye. Les villes d'Averse & de
Capoue imitèrent l'exemple de Naples. Outre les Châteaux de
Naples, où s'étoient retirez les François, il leur restoit encore
pîusieurs places allez considerables. Yves d'Alegre , qui avoit
sauvé 400 hommes de pied 8c 400 hommes d'armes, se retira
à Caiette, cette place étant fort bonne, 8c d'ailleurs ayant un port
assez commode pour recevoir du secouis de France.
L'Archiduc ne craignit point après ces nouvelles de revenir trou-
ver le Roi à Blois; c'étoit un grand témoignage de sa bonne con-
seience, ou une dissimulation bien hardie. Il n'oublia rien en ap-
parence pour se justifier ; il dépêcha promptement vers Gonlalve ,
écrivit fortement à Ferdinand son beau-pere, 8c se comporta de
telle sorte que le Roi crut qu'il agilloit de bonne foi, 8c le pria
de ne point craindre qu'il s'en prît à lui ; car si son beau-pere avoit
fait une perfidie, il ne vouloit pas , disoit-il, lui ressembler, 8c il
aimoit mieux avoir perdu un Royaume, qu'il sauroit bien recon-
quérir, que non pas l'honneur, qui ne se peut recouvrer.
Ferdinand, qui ne vouloit pas encore découvrir ses sentimens,
tenoit son gendre 8c le Roi même en suspens, afin de ne point
faire hâter Louis XII. à envoyer du secours pour Caiette 8c les
Châteaux de Naples. Son gendre l'Archiduc lui ayant fait sayoir
par un courier qu'il ne partiroit point de la Cour de France qu'il
n'eût éclairci le Roi sur ce point, il envoya des AmbasTadeurs,
qui le désavouèrent comme ayant excédé son pouvoir; 8c croyant
gagner encore du tems par de nouvelles fourberies, il proposa de
remire le Royaume à Frédéric d'Arragon. Mais le Roi ne voulut
rien écouter d'un Prince, en qui il n'y avoit nulle foi. H traita
cependant toujours civilement l'Archiduc, 8c lui permit de s'en
retourner en Flandre.
Pour se venger de la mauvaise foi de Ferdinand, Louis XII.
mit quatre Armées en campagne ; la première pour faire irruption
vers Fontarabie sous le Maréchal de Gié, qui ne fit rien; la sé-
conde sous le Maréchal de Rieux, dans le Roussillon; la troisie-
me par mer, pour courir sur les côtes de Catalogne 8c de Va-
leance; 8c la quatrième 8c la plus considerable fut destinée pour l'I-
talie, sous la conduite de la Trimouille. Ce Général étant tombé
malade, 1 Armée fut donnée à Ch.ries de Gonzague Marquis de
Mantoue, qui fut assez heureux d'abord; mais étant accu é ensui-
te d'intelligence avec les ennemis, on en remit le commandement
au Marquis de Salusses, qui fut obligé, après avoir souffert beau-
coup de misere, 8c le voyant ensuite investi dans Caiette, d'en
venir à un accommodement 8c d'abandonner le Royaume de Na-
ples.
'Ferdinand épousa Elisabeth de Castiile, fille de Henri IV. dit
rimpuiss,nt,que les Sujets dépossederent. Parce mariage Ferdinand
unit l'Arragnn a la Castiile, & polleda ces deux Etats sous le titre
de Roi d'Eipagne. Ce Prince fut heureux & fît diverses Conquê-
tes très considerables, tant contre les Maures, que contre la Na-
varre. Il mourut d'hydropisie , ou d'un breuvage que Germaine sa
séconde femme lui donna pour lui faire avoir des enfans, en 1516,
CHARLES v.
On ne continuera pas plus loin l'Histoire abrégée 8c chronologi-
que des Rois de Naples 8c de Sicile, ces deux Etats ayant été
unis, depuis Ferdinand le Catholique à la Monarchie d'Espagne
ians en avoir été séparez , si ce n'est depuis le commencement
de la guerre de 1701, dont nous faisons l'Histoire dans les au-
tres Chronologies.