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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 2
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0135

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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et l'on pourra ainsi juger, par des œuvres du choix le plus sévère et le plus intelligent,
de la valeur de nos peintres modernes. L'école sera représentée par MM. Ingres, Hippo-
lyte Flandrin, Decamps, Eugène Delacroix, Meîsonier, Jules Dupré, Gudin, Troyon,
Diaz, Rosa Bonheur, Brascassat, Isabey, et, parmi les morts, Roqueplan, Ary Sclieffer,
Marilhat, Charlet. Quelques étrangers seront admis aux honneurs de cette brillante
exhibition : ce sont MM. Leys, Ten-Kate, Willems, etc. C'est dans le local où a eu lieu
l'exposition des œuvres d'Ary Scheffer et de M. Court, boulevard des Italiens, qu'ou-
vrira, le mercredi 4 8 janvier, ce Salon extra-officiel, composé uniquement de tableaux
ou de dessins tirés des plus célèbres collections privées.

— La reine d'Angleterre aurait acheté, assure-t-on, au prix énorme de 800,000
francs, un tableau de B. Luini qui appartenait à la petite ville de Legnano. Nous
pensons qu'il doit y avoir une double erreur dans cette nouvelle. L'achat, s'il a eu
lieu, a dû être fait pour le compte du parlement et au profit de la « National-Gallery. »
Nous savons seulement que M. Eastlake, le directeur de ce dernier établissement, a
offert, il y a quelque temps, la somme de 200,000 francs pour des peintures de B. Luini,
qui existent dans le nord de l'Italie. Mais, entre le chiffre annoncé, et celui déjà fort
respectable qui a été offert, il y a une assez grande différence pour que l'on hésite
à croire que le directeur de la « National-Gallery » l'ait dépensé malgré le crédit illi-
mité qu'il possède. Les représentants de l'Angleterre au parlement après avoir montré
pendant longtemps beaucoup de mauvais vouloir pour les arts et leurs produits, font
aujourd'hui, on le voit, tous leurs efforts pour réparer le temps perdu, et rendre leur
musée digne d'une grande nation. Il y a loin de ce crédit illimité accordé à sir Eastlake
aux 60,000 francs qui forment le maigre budget alloué à tous les musées renfermés
dans le palais du Louvre, sans qu'ils puissent, toujours le dépenser, et sans que les
sommes non employées pendant une année soient réversibles sur l'exercice suivant.
Comment combler des lacunes et lutter avec cette misère contre l'opulence anglaise?

— L'église de Pitres, située sur la rive droite de la Seine, au pied de la côte des
Deux-Amants, vis-à-vis du Pont-de-l'Arche, avait vu réunis entre ses murs, en 861,
les grands du royaume que Charles le Chauve avait appelés pour s'opposer aux inva-
sions des pirates Normands. Les tuiles romaines apparaissant au milieu du blocage
dans le clocher et dans les murs indiquent une construction carolingienne. Mais cela
sembl»trop grossier aux habitants actuels de Pitres, et il est question, sans souci de
ces souvenirs, d'abattre la nef et de la reconstruire à neuf. A furore Normanorum,
libéra nos Domine! Des entreprises des restaurateurs, délivrez-nous, Seigneur!

— En ce moment des ouvriers sont occupés à placer dans les niches du pre-
mier étage de la cour du Louvre, des statues en marbre, accumulées depuis quelques
années dans les magasins du Musée. Ces statues sont des copies assez grossières de
Pantique, exécutées dans les « fabriques» de Carrare; mais le peu de soin avec lequel
elles ont été sculptées disparaît à la place élevée qu'elles occupent, et en somme, l'effet
qu'elles produisent est assez satisfaisant. Elles accidentent heureusement par leur cou-
leur et par leurs lignes les parties supérieures de la cour du Louvre.

On avait placé antérieurement dans les niches du rez-de-chaussée un certain nom-
bre de statues en marbre qui avaient figuré à la dernière Exposition, et de modèles en
plâtre qui attendent la sanction de l'autorité supérieure pour être taillées dans le
carrare.
 
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