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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 3
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Lagrange, Léon: Collection Atger, à Montpellier: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0138

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130

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dessins de différents maîtres. Telle était la richesse des portefeuilles
d'Atger, que, malgré cette triple donation, le catalogue delà vente faite
à Paris après sa mort, en 183/i, comprenait encore soixante lots de des-
sins, parmi lesquels il s'en trouvait jusqu'à quinze du même auteur.

C'est donc à l'École de médecine qu'est logée la collection Atger.
La présence de l'art en pareil lieu forme un contraste assez bizarre. Là
où la science s'étudie à combattre la mort, il est curieux de voir un petit
morceau de papier noirci donner l'immortalité, et quelques traits de
plume suffire pour faire revivre l'âme des maîtres. M. le D1' Kûhnholtz,
bibliothécaire de la Faculté, a dressé avec beaucoup de soin le catalogue
du musée confié à sa garde. Les dessins y sont classés, comme dans les
salles, en deux catégories distinctes: — dessins originaux de différents
maîtres, — dessins originaux d'artistes du midi de la France. « On a
tiré une ligne idéale de Grenoble à Bordeaux, passant par Lyon, et l'on a
regardé comme peintres du midi de la France les artistes nés dans les
pays situés au-dessous. «Ainsi s'exprime le catalogue. Grâce à cet expédient,
des artistes lyonnais, tels que Boissieu, Manglard et Stella, se trouvent
confondus pêle-mêle avec des Provençaux, tels que Puget, J. Vernet,
Dandfé-Bardon , les Parrocel, les Yanloo ; et avec des Languedociens,
Verdier, Loys, DeTroy, Vien, Raoux, en y comprenant même des hommes
dont la vie s'est écoulée presque tout entière loin de leur patrie, Sébastien
Bourdon, Hyacinthe Rigaud, Pierre Subleyras, Natoire, etc. A cette
classification un peu arbitraire on nous permettra de préférer l'ordre
chronologique , le plus utile à suivre en ces sortes de revues.

Un mot d'abord sur les peintures. Ce sont en général des esquisses,
données par M. Bestieu, peintre'de Montpellier, ou achetées par la Faculté.
Les plus curieuses ont pour auteurs des peintres du pays: — Banc, qui
mourut à Madrid; —Étienne Loys, qui a voulu conserver le souvenir
d'une Décoration du Tartare, exécutée au théâtre de Montpellier : triste
décoration, triste tableau; —et Samuel Boissière, célèbre pour avoir reçu
un soufflet de Sébastien Bourdon1. On ne connaissait de ce peintre que

'1. Le soufflet de Sébastien Bourdon à Samuel Boissière est l'éternel soufflet de l'art
à la critique. Bourdon venait de terminer son grand tableau de Simon Je Magicien,
placé à la cathédrale. Il arrive dans l'église au moment où Boissière critiquait sans ména-
gement l'œuvre de son confrère. Le bouillant Sébastien, sans respect pour le saint lieu,
répondit à l'intempérance de paroles du critique par une intempérance de geste dont il
eut peur tout le premier; car il se sauva. Il était calviniste. Il faut dire pour la justification
de Bourdon, que Boissisre était un ignorant et un sot, ainsi qu'il le prouva en publiant
sa critique sous le titre de Lettre de Nestor. — M. Kuhnholdz, dans une notice consacrée
à Samuel Boissière, et publiée en 1845, a recueilli tous les détails relatifs à la vie ou
aux œuvres de ce peintre, dont il s'est fait le champion.
 
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