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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 1
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Ronchaud, Louis de: Musée Napoléon III, collection Campana, [2], Bas-reliefs, statues et figurines antiques en terre cuite
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0010

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6

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Pasitèle la mère de la statuaire, de la sculpture et de la gravure1. Ou
connaît la jolie légende de la fille de Dibutade, le potier de Corinthe :
une jeune fille amoureuse trace un soir, à la clarté d'une lampe, sur
une muraille, le profil de son amant qui partait pour un voyage; son
père, le potier, applique l'argile sur le dessin et trouve le bas-relief2.
En prenant cette légende comme un mythe du même genre que tant
d'autres sous lesquels l'antiquité aimait à cacher des vérités morales ou
historiques, on voit que les Grecs considéraient le dessin fait pour fixer
en quelque sorte l'ombre des figures sur une surface comme une pre-
mière inspiration du génie plastique; une seconde inspiration du même
génie, appelant l'industrie à son aide, avait fait d'un humble potier de
terre le premier modeleur.

Les faits viennent à l'appui de cette théorie. On voit assez clairement
dans les bas-reliefs égyptiens qu'ils proviennent d'une première représen-
tation tracée sur le mur et enluminée3. Les rapports de la céramique et
de la plastique ne semblent ni moins logiques ni moins démontrés. Quant
au reste de la légende, il a sa signification morale, et peut-être trouvera-
t-on un symbole assez heureux de la part qui doit être faite au sentiment
humain dans l'origine des arts, dans cette jeune fille qui, l'amour au
cœur et une lampe à la main, afin d'éterniser un souvenir et de fixer
une ombre, trace d'un doigt ému sur un mur la première image de la
forme humaine.

Pline fait inventer la poterie par Corœbus, Athénien ; mais les monu-
ments égyptiens témoignent qu'elle florissait en Egypte bien longtemps
avant la fondation d'Athènes4. Il paraît aussi; par une peinture trouvée à
Thèbes et datant du règne de Thoutmès III, que la céramique florissait
en Mésopotamie et qu'elle y avait même atteint une assez grande perfec-
tion quatorze siècles environ avant notre ère3. La roue du potier a eu
l'honneur d'être célébrée par Homère, qui compare cà son mouvement
rapide celui des jeunes hommes et des belles filles exécutant la danse
d'Ariane6. Ces premiers travaux de la céramique semblaient aux contem-

'1. Laudat et Pasiteiem, qui plasticem matrem staluariae, sculptura: et caelalurae
esse dix.it. (Pline, Hist. nat., xxxv, 45.)

2. Hist. nul., xxxv, 43.

3. Egyptian bas-relief appears to hâve been, in its origin, a mere copy of pain-
"ting, its predecessor. (Wilkinson, A popular account of the ancie&i Eyyptians.

vol. II, p. 264.)

4. Wilkinson, Ancienl Egyptians, vol. Il, p. 107.

5. A. de Longpérier, Notice des antiquités assyriennes, babyloniennes, etc., du
Musée du Louvre, 3e édit., p. 17.

G. Iliade, chanl xvm, vers 6u0.
 
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