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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 5
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Gruyer, François-Anatole: Le triomphe de Galatée
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0445

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LE TRIOMPHE DE GALATÉE

Une profonde obscurité entoure le symbole primitif de la fable de
Galatêe. Hésiode nomme Galatée parmi les cinquante filles de Doris et
de Nérée. Homère la cite aussi parmi les Néréides qui viennent, au
milieu des profondeurs de la mer, mêler leurs larmes aux larmes de
Thétis, et il l'appelle la célèbre1. Mais pourquoi mérite-t-elle de la part
du poëte cet honneur spécial? Pourquoi est-elle célèbre entre toutes ses
sœurs? C'est ce que rien ne nous apprend dans la poésie primitive des
Grecs. De même, en parcourant l'histoire de l'art antique depuis son ori-
gine jusqu'à son entier développement2, on cherche en vain un monu-
ment qui rappelle Galatée.

Il faut descendre jusque vers le 111e siècle avant l'ère chrétienne, pour
trouver la fable de Galatée telle qu'elle a inspiré l'art antique de la déca-
dence et l'art moderne de la renaissance italienne.

Homère parle de Galatée au dix-huitième chant de son Iliade, et
Polyphème fournit un des plus curieux épisodes de l'Odyssée ; Euripide
aussi s'inspire des cyclopes dans une de ses tragédies3. Mais ce n'est ni
dans Homère ni dans Euripide qu'on trouve le moindre indice de la pas-
sion du géant difforme et terrible^ pour la nymphe douce et blanche'6, la
moindre trace des amours d'Acis et de Galatée. Seulement, une antique
légende racontait qu'au pied de l'Etna Polyphème lui-même avait con-
struit un temple6, et qu'il l'avait consacré sous le nom de Galatée. Or, ce
fut vraisemblablement vers le 111e siècle avant Jésus-Christ que la poésie

1. ÀfaxXeirf, roXâ-retee (Iliade, chap. xvm, v. 45).

2. Jusque vers la 41 Ie olympiade, 336 ans av. J.-C.

3. Le Cyclope.

4. ïhéocrite, Idyl. vi.

5. lbid.

6. Par reconnaissance pour le maître des dieux, qui avait prodigué dans celle île
fortunée (la Sicile) les gras pâturages et les riches troupeaux.
 
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