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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

DOI issue:
Nr. 5
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Gruyer, François-Anatole: Le triomphe de Galatée
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0455

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LE TRIOMPHE DE GALÀÏÉE.

vent également Galatée. C'est cette partie du tableau qui a le plus souf-
fert, et c'est elle, en effet, qui devait le plus souffrir, parce qu'elle semble
avoir été peinte par une main moins habile, moins prompte, moins sûre
des procédés rapides de la fresque. Raphaël, à l'époque où il exécuta cette
peinture, était entouré déjà de nombreux élèves, et il paraît probable
qu'il confia à l'un d'eux l'exécution des deux figures que nous allons
décrire.

Au premier plan, un triton enlace de son bras droit la taille d'une
néréide, tandis que sa main gauche s'efforce de ramener à lui la tète
de la nymphe. Il est très-difficile de se rendre un compte exact du
dessin de ces figures. Le triton, qui a encore les oreilles pointues du
satyre et la chevelure entremêlée de pampres, lève sa tête et cherche à
la rapprocher de celle de la néréide : les muscles de son torse et de ses
bras sont très-accentués, plus peut-être que ne l'exige l'effort qu'il fait
pour embrasser sa compagne, et la partie inférieure du corps est inex-
plicable. Une seule des jambes est hors de l'eau; elle est articulée comme
celle du cheval, armée en outre de fortes nageoires, et son mouvement
contrarie le mouvement du reste de la figure. Quant à la néréide, elle ne
s'abandonne pas entre les bras du triton, et cependant la résistance
qu'elle oppose n'est pas suffisamment accusée. La main droite ramène
au-dessus de la tète une draperie jaune que le vent gonfle et arrondit en
forme de voile, et que la main gauche retient à la hauteur de l'épaule.
Une écharpe de même couleur, arrangée en bandeau, se mêle aux che-
veux et forme un nœud au-dessus du front. La tète, régulière et froide,
est.mal placée sur le cou.- Le bras gauche est d'un mauvais dessin et mal
attaché à l'épaule. Quant aux cuisses, il est impossible de comprendre
comment elles se peuvent adapter au torse. Il y a là des fautes qu'on ne
saurait comprendre dans une composition aussi parfaite dans toutes ses
autres parties, et l'on ne peut se refuser d'en accuser l'élève que le Sanzio
chargea sans doute d'achever cette peinture. La couleur de ces figures

arrière avec une grande souplesse. Deux Amours, complices du centaure, s'ac-
crochent à sa queue,

Cœruleis triton per mare currit equis.

Ce groupe fut trouvé à Rome dans la vigna degli Affetlij hors la porte Majeure, près
la voie Latine.—Il serait facile de multiplier les exemples tirés des bas-reliefs, des sar-
cophages, des médailles, des gemmes, des vases peints, etc., qui témoigneraient en
faveur de l'Inépuisable fécondité de l'imagination des anciens appliquée au domaine
des eaux. Sur beaucoup de ces monuments, on voit des néréides sous forme déjeunes
filles, les cheveux ornés de perles et portées sur des dauphins, ainsi que des tritons et
des centaures marins qui tiennent en main soit une branche de corail, soit le trident
de Neptune.

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