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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 3
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Thoré, Théophile: Galerie de MM. Pereire, [1]: les cabinets d'amateurs à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0222

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206

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fresque, avec ses tons pâles si distingués, fl est le précurseur des grands
dessinateurs de Florence, comme Carpaccio est le précurseur des grands
coloristes de Venise. On sent qu’il a été orfèvre et graveur. Son trait est
ferme comme une ciselure, et il enserre les formes dans un contour
décidé. Son dessin a la grandeur austère qui se remarque déjà chez
Cimabue et qui s’exagère chez Michel - Ange par des mouvements
excessifs.

Ce fut une belle époque dans l’art italien que cette phase qui précéda
la Renaissance proprement dite, lorsque les Ghirlandajo, Signorelli,
Botticelli, travaillaient à Florence, les Rellini et Carpaccio à Venise, le
Mantegna à Mantoue, le Pérugin en Ombrie , le Francia à Bologne.
Léonard en est aussi, de cette génération robuste, trop sacrifiée peut-être
à la gloire du divin Raphaël. Pour Raphaël, soit. Raphaël et Michel-
Ange, Giorgione et Titien, Corrége, André del Sarte, Tintoret et Véronèse,
sont et demeureront l’expression suprême de la Renaissance des arts en
Italie après le moyen âge. Mais quand on pense que les successeurs de
ces grands hommes, que les imitateurs de Raphaël et de l’école romaine,
que Jules Romain, Dominiquin, les Carrache, le Guide, éclipsaient, il n’y
a pas encore bien longtemps, l'école du xve siècle et qu’on les estimait
en première ligne de l’art italien! C’est peu de chose que Giulio Pippi, à
côté de Botticelli et de Carpaccio, que les Çarracci et tous les Bolonais de
la fin du xvie siècle et du commencement du xvne, à côté de leur vieux
concitoyen Francesco Francia!

La Madone de Botticelli est à mi-corps; elle tient devant elle l’enfant
nu et debout. Ses mains sont admirables : le maître excellait dans le
dessin des mains de femmes. Il aimait les roses et il en a mis dans ce
tableau comme dans plusieurs autres de ses compositions.

V.

Avec les espagnols la collection s’élève tout de suite au premier rang.
Velâzquez, Murillo, Moya, Cano, Ribera, Zurbaran, le Greco, et jusqu’à
Goya, ils y sont tous.

C’est Velâzquez qui.attire d’abord, avec son Infante, debout, de gran-
deur naturelle, et tournée de trois quarts vers la gauche. La petite prin-
cesse, en robe de soie d’un gris argentin, éclate sur un fond neutre,
avivé dans le haut, à droite, par un pan de rideau rosâtre. Sa chevelure
 
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