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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 3
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Thoré, Théophile: Galerie de MM. Pereire, [1]: les cabinets d'amateurs à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0229

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GALERIE PEREIRE.

211

VI.

De l’école allemande il est difficile d’avoir des chefs-d'œuvre, plus
encore cpie de l’école italienne, mais par d’autres raisons. La grande
école allemande n’a duré qu’un moment, — un demi-siècle, et véritable-
ment elle ne compte que trois ou quatre artistes supérieurs : Dürer, Hol-
bein, Cranach, Martin Schœngauer; réserve faite des maîtres primitifs,
depuis Wilhelm et Stephan jusqu’à Wohlgemutli. Sans doute, il y a au-
tour de Durer, et presque jusqu’à la fin du xvie siècle, des peintres d’un
grand caractère, comme Grünewald, Burgkmair, Altdôrfer, Beham,
Schàuffelein, Pens, Aldegrever, de Bruyn, Lucidel, etc., mais leurs ta-
bleaux ne sont guère sortis de l’Allemagne, et, sauf quelques portraits,
ils ne conviennent point aux galeries particulières. Au xvne siècle, il n’y
a plus d’école allemande : les artistes du pays s’en vont travailler chez
les Hollandais, comme les Ostade, les Netscher, Backhuysen, Lingelhach,
Mignon, etc., ou travailler en Italie, comme Bottenbammer, les Boos et
tant d’autres, qui s’y déformèrent au milieu de la décadence. Un seul de
ces émigrés, Adam Elzheimer, conserva une originalité très-particulière
et il eut même une influence lointaine, jusque sur l’art flamand, par son
élève Teniers le Vieux, jusque sur l’art hollandais, par ses amis et secta-
teurs, Lastman, Bramer et autres. Au xviiU siècle, toujours l’émigration
et le pastiche, et quelques-uns y conquirent une renommée qui dure
encore, par exemple Balthasar Denner et Raphaël Mengs, l’un qui sem-
blait presque ressusciter Rembrandt, l’autre ressusciter Raphaël, ou pour
le moins Guido Reni!

Nous avons ce Denner et ce Mengs dans la grande galerie du rez-de-
chaussée : un portrait d’homme, par Raphaël Mengs, et une Vieille
femme, peinte à la loupe, par Denner; on pourrait la mettre en pendant
à l’horrible Vieille 1 du Louvre (n° 117), payée 18,900 francs à la vente

G « Les tableaux de Denner offrent ce coté utile pour les amateurs d’art, qu’ils
prouvent la fausseté de l’axiome en vertu duquel le plus grand mérite en peinture con-
sisterait à représenter la nature jusqu’à faire illusion. Si ce principe était vrai, Denner
serait le plus grand peintre qui ait jamais vécu... » (VVaagen, Manuel de l3histoire de
la peinture, t. 111, p. 293.)
 
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