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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 3
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Documents relatifs à l'École Impériale et Spéciale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0286

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268

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lois et les statuts qui la régissent, l’Empereur aurait fait respecter un corps illustre dont
il est, selon l’article 2 de l’ordonnance de 1816, le Protecteur direct et spécial.

C’est, pourquoi nous avons le ferme espoir que Votre Majesté, après avoir pris con-
naissance du mémoire ci-joint, reconnaîtra la légitimité de nos réclamations, et nous en
appelons à la fois à la bienveillance de Votre Majesté et à sa justice.

Nous sommes, sire, avec le plus profond respect,

De Votre Majesté,

Les dévoués sujets.


Mémoire adressé à l'Empereur par l’Académie des beaux-arts et voté
à l’unanimité.

Sire,

'Académie des beaux-arts a été fondée pour maintenir les principes, les doc-
trines et l’excellence de l’art français. Son action s’est exercée par des moyens
divers, mais concourant tous au même but : par Renseignement de ses mem-
bres et leurs beaux exemples, par les concours des grands prix de Rome, par la direc-
tion des études de la villa Médicis, par le jugement public des travaux des pensionnaires,
par le patronage qu’elle leur accordait à leur retour de Paris, enfin par des élections qui
récompensaient à la fois le talent original et le talent qui, fidèle aux traditions, se mon-
trait capable de les transmettre à son tour.

Rien ne secondait mieux une influence aussi salutaire que cette généreuse et célèbre
institution que toute l’Europe nous envie, dont Nicolas Poussin et Lebrun ont eu la pre-
mière idée, dont Louis XIV et Colbert ont eu l’honneur, l’École de Rome. Si, depuis
deux siècles,Part français n’a pas cessé d’être fécond, d’être noblement représenté aux
époques les plus diverses, de tendre vers le spiritualisme, de tenir le premier rang en
Europe, de l’aveu même de ses rivaux, il le doit à l'École de Rome, d’où sont sortis la
plupart de nos grands artistes et de nos professeurs éminents : il le doit surtout à l’union
de l’École'de Rome et de l’Académie des beaux-arts.

Cette union qui a présidé à la naissance même de l’Ecole de Rome, tous les gouver-
nements ont senti la nécessité dé la consacrer, et c’est ici le lieu, sire, de citer à Votre
Majesté les documents vénérables et les lois plus récentes par lesquels sont établis les
droits de l’Académie des beaux-arts.

Les prix de Rome furent institués avant que l’École même fût créée. En 1664, le
roi Louis NIY voulut que l’Académie de peinture et de sculpture (tel était alors notre
nom) désignât, après un concours, les artistes les plus dignes d’obtenir une pension et
de résider à Rome. Colbert fut chargé de distribuer les prix ; cette distribution, il la fit
dans le sein même de l’Académie. Voici le procès-verbal en date du 10 septembre 1664,
extrait de nos registres :

« Aujourd’hui, l’Académie étant assemblée extraordinairement, monseigneur Colbert,
 
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