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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 6
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Burty, Philippe: La gravure au Salon de 1864
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0593

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LA GRAVURE AU SALON.

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graphie du Louvre aura seule la haute mission de commander et d’éditer
des cuivres importants. Saufles quelques pièces que nous avons citées,
et sur lesquelles il est bon d’insister, il n’y avait que des envois d’édi-
teurs, des manières noires, odieusement noires, reproduisant des com-
positions d’une faiblesse qui les sauve de toute critique. La lithographie
est en pleine décadence , les maîtres, tels que MM. Mouilleron, Célestin
Nanteuil, Gavarni, dédaignant d’exposer. La gravure sur bois est dévoyée
et sera peut-être longtemps à se remettre. L’eau-forte, traitée par des
peintres et de jeunes artistes pleins de goût et de sève a donné des
œuvres dignes d’un réel intérêt. A nos yeux, il n’est point de genre infé-
rieur, et tout ce qui est sincère et original est digne d’être noté. Mais il
est évident que l’eau-forte est un moyen rapide et que ses produits sont
d’un placement facile, tandis que le burin est d’une élaboration plus lente.
Dans une société comme la nôtre, où les nécessités de la vie matérielle
deviennent de plus en plus pénibles, le burin ne peut se passer des en-
couragements des grands éditeurs ou de l’État. Les grands éditeurs... on
sait ce qu’ils choisissent et protègent. Nous ne pouvons donc que re-
nouveler le souhait que nous formulions l’an 'dernier, c’est-à-dire que
l’État crée un grand établissement national analogue, par exemple,
aux Gobelins, qui aurait pour mission de reproduire les chefs-d’œuvre du
Louvre et du Luxembourg, et les grands travaux décoratifs dont les
maîtres contemporains ont illustré les murs de nos églises ou de nos
palais.

Que l’Etat patronne donc sans hésitation ces. entreprises de longue
haleine. Qu’on ajoute dans le livret, au chapitre Monuments publies, à
la suite de la peinture et de la sculpture, la mention des grands travaux
de gravure commandés ou en voie d’exécution dans le courant de l’année.
La gravure, comme le livre, a cet heureux et fécond privilège de pouvoir
être tirée à des milliers de feuilles et d’aller porter en tous pays le reflet
du génie d’un maître ou du caractère d’une école. La France a tout à
gagner à cette diffusion.

PHILIPPE B U II T Y.
 
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