GALERIE S LE R MO N DT.
171
par le Delftois. Maintenant elle en a deux, très-beaux et très-différents,
sans compter l’étude d’une tête de jeune garçon à grand chapeau, achetée
à la vente Leembrugge, Amsterdam, 1866 (n° A6 de notre catalogue de
van der Aleer).
D’abord, la Jeune femme qui se pare, n° 17 de la vente de 1696, où
il y avait vingt et un tableaux de van der Meer de Delft (voir la descrip-
tion et la gravure sur bois dans la Gazelle, t. XXI, 1866). Il était alors
dans ma collection et je l’ai montré, avec quelques autres, à l’exposition
rétrospective des Champs-Elysées. Cette jeune fille en caraco citron, sur
le fond de lambris pâle, d’un ton gris-perle, est délicieuse. Le monogramme
de Vermeer est sur le côté de la table. Il paraît que ce tableau fait du
bruit dans la galerie de M. Suermondt, sans cesse visitée par les artistes
de toute l’Allemagne. Knaus surtout en est affolé. Assurément Terburg
et Metsu n’ont pas plus de charme dans les représentations de leurs gen-
tilles ladies hollandaises.
L’autre tableau est un de ceux que je notais en 1866, d’après leur
tradition authentique, comme étant à retrouver. N’en ai-je pas déjà
retrouvé plusieurs, depuis deux années seulement! le superbe Géographe
(n° 36), gravé dans la Galerie Lebrun, que j’ai acheté pour M. Double, le
Concert avec trois personnages (n° 23), de la vente de la baronne van
Leyden, que j’ai acheté pour moi, et le Jeune garçon faisant des bulles
de savon (n° 45), de Belleblaser en hollandais, que j’ai acheté pour
M. Suermondt. Ce Belleblaser avait passé dans deux ventes à Amsterdam,
en 18:20 et en 182A, et je comptais bien le retrouver.
En voilà un qui passionnera aussi les artistes; c’est peut-être le plus
rembranesque de tout l’œuvre de van der Meer. Il touche de très-près
à Fabritius et je suppose qu’il est de la première manière, avec son
coloris bien plus intense que dans les fillettes élégantes dont les costumes
indiquent des dates autour de 1670.
Le petit garçon, en costume brun, est assis sur les dalles d’une cour
intérieure, en avant de la porte ouverte d’une maisonnette basse, cou-
verte de grosses tuiles rouges; à gauche, en retour, une autre maison
construite en briques, du même ton rougeâtre ; pour fond, à deux plans
très-rapprochés, encore des maisons à tuiles rouges, et, au-dessus, une
bande de ciel orageux et foncé. Dans la cour, un tonneau, un seau, un
plat et quelques ustensiles de ménage. Tout cela est enveloppé d’une
ombre forte, mais transparente, et qui a pour contraste un vif éclat de
soleil sur le coin du toit de la maisonnette et sur un pan de mur qui
occupe la droite du tableau et auquel est accrochée une petite cage d’oi-
seau. Là est l’effet prestigieux de cette peinture, très-empâtée dans le
171
par le Delftois. Maintenant elle en a deux, très-beaux et très-différents,
sans compter l’étude d’une tête de jeune garçon à grand chapeau, achetée
à la vente Leembrugge, Amsterdam, 1866 (n° A6 de notre catalogue de
van der Aleer).
D’abord, la Jeune femme qui se pare, n° 17 de la vente de 1696, où
il y avait vingt et un tableaux de van der Meer de Delft (voir la descrip-
tion et la gravure sur bois dans la Gazelle, t. XXI, 1866). Il était alors
dans ma collection et je l’ai montré, avec quelques autres, à l’exposition
rétrospective des Champs-Elysées. Cette jeune fille en caraco citron, sur
le fond de lambris pâle, d’un ton gris-perle, est délicieuse. Le monogramme
de Vermeer est sur le côté de la table. Il paraît que ce tableau fait du
bruit dans la galerie de M. Suermondt, sans cesse visitée par les artistes
de toute l’Allemagne. Knaus surtout en est affolé. Assurément Terburg
et Metsu n’ont pas plus de charme dans les représentations de leurs gen-
tilles ladies hollandaises.
L’autre tableau est un de ceux que je notais en 1866, d’après leur
tradition authentique, comme étant à retrouver. N’en ai-je pas déjà
retrouvé plusieurs, depuis deux années seulement! le superbe Géographe
(n° 36), gravé dans la Galerie Lebrun, que j’ai acheté pour M. Double, le
Concert avec trois personnages (n° 23), de la vente de la baronne van
Leyden, que j’ai acheté pour moi, et le Jeune garçon faisant des bulles
de savon (n° 45), de Belleblaser en hollandais, que j’ai acheté pour
M. Suermondt. Ce Belleblaser avait passé dans deux ventes à Amsterdam,
en 18:20 et en 182A, et je comptais bien le retrouver.
En voilà un qui passionnera aussi les artistes; c’est peut-être le plus
rembranesque de tout l’œuvre de van der Meer. Il touche de très-près
à Fabritius et je suppose qu’il est de la première manière, avec son
coloris bien plus intense que dans les fillettes élégantes dont les costumes
indiquent des dates autour de 1670.
Le petit garçon, en costume brun, est assis sur les dalles d’une cour
intérieure, en avant de la porte ouverte d’une maisonnette basse, cou-
verte de grosses tuiles rouges; à gauche, en retour, une autre maison
construite en briques, du même ton rougeâtre ; pour fond, à deux plans
très-rapprochés, encore des maisons à tuiles rouges, et, au-dessus, une
bande de ciel orageux et foncé. Dans la cour, un tonneau, un seau, un
plat et quelques ustensiles de ménage. Tout cela est enveloppé d’une
ombre forte, mais transparente, et qui a pour contraste un vif éclat de
soleil sur le coin du toit de la maisonnette et sur un pan de mur qui
occupe la droite du tableau et auquel est accrochée une petite cage d’oi-
seau. Là est l’effet prestigieux de cette peinture, très-empâtée dans le