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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 2
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Ménard, René: Les peintures de M. Robert-Fleury au nouveau palais du tribunal de commerce
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0198

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PEINTURES AU NOUVEAU TRIBUNAL DE COMMERCE. 18.)

car parmi les tableaux d’ua ordre très-différent que l’on confond sous la
dénomination un peu élastique de peinture d’histoire, ceux de M. Robert-
Fleury se l’attachent à une catégorie spéciale. Esprit exact et positif, il ne
connaît pas la rêverie et les aspirations mystiques, et dans le cercle où il
s’est renfermé jusqu’ici, il semble préférer le drame passionné à l’émotion
contenue, l’allure pittoresque au style héroïque, le détail piquant du
chroniqueur au récit grave de l’historien. Ses tableaux, d'une dimension
généralement restreinte, sont peints avec une touche ferme et décisive;
les personnages s’y meuvent à l’aise et leur pantomime, toujours expres-
sive, suit toutes les nuances des passions qui les animent sans toutefois
s’élever au delà du naturel. De même, son dessin, énergique et lin tout
à la fois, semblait ignorer les délicatesses du style et les exigences
grandioses de l’art monumental. C’est donc avec une curiosité bien
légitime que le public attendait le résultat d’efforts tout nouveaux
dans sa carrière d’artiste.

Le premier tableau par la chronologie représente Y Institution des
juges consuls en 1563. Le chancelier de l’Hospital, assis sur une
estrade, préside l’assemblée, tandis que son secrétaire, debout près de
lui, donne lecture de l’édit royal. A droite, on voit le prévôt des mar-
chands et les échevins, en face, les juges consuls qui viennent d’être
institués. Ils sont au nombre de cinq : le fourreur, vêtu d’une robe bleue
avec une tête de loup sur l’épaule, le marchand de poissons en vert, et
les merciers avec des vêtements violets. Tout autour, des hommes diver-
sement vêtus portent les enseignes et bannières des corporations. Cette
scène rentre dans le caractère de celles que A1. Robert-Fleury aime à
traiter. Il a étudié à fond cette époque et il en connaît non-seulement les
costumes et la tournure pittoresque, mais encore la physionomie intime.
Ce tableau, plus grand que ceux qu’il a l’habitude de faire, a conservé
toute l’harmonie chaude de ses meilleurs ouvrages, et plusieurs têtes,
celle de l’Hospital entre autres, portent ce cachet de vie et d’individua-
lité qui, dans la représentation d’un fait historique, forme la condition
la plus essentielle de l’art. Sous le rapport de l’agencement des figures
et de la disposition de l'effet, c’est assurément le plus réussi des quatre,
et il ajoute une belle page à l’œuvre du maître.

L’étiquette et la solennité apprêtée du siècle de Louis XIV sortaient
complètement M. Robert-Fleury de la série habituelle de ses travaux.
Dans le second tableau, qui représente la Promulgation de l ordonnance
du commerce en 1673, l’ensemble un peu sombre cause une impression
triste qui ne fait guère songer à Versailles. Le roi, assis près d’une
table autour de laquelle sont groupés Louvois, Villeroi et divers person-
 
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