DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Delaborde, Henri: Notice sur deux estampes de 1406 et sur les commencements de la gravure en criblé
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NOTICE SUR DEUX ESTAMPES DE 1/|06.
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impériale d’un recueil manuscrit latin du xvc siècle : recueil de prove-
nance allemande, sans importance apparente quant au texte, mais
contenant, vers le milieu du volume, deux de ces pièces dites « en
criblé » que recommandent, à défaut d’autres mérites, leur rareté, la
singularité du mode d’exécution et un caractère tout particulier parmi
les monuments gravés appartenant à l’époque des incunables. Le conser-
vateur du département des Estampes à qui la proposition avait été
faite, à cause de la présence dans le manuscrit de ces deux gravures, ne
vit là d’abord qu’une occasion d’augmenter la série d’œuvres du même
genre, mais de date incertaine, que possède notre riche collection na-
tionale. Quelques chiffres toutefois qu’il avait aperçus çà et là en feuil-
letant le manuscrit, quelques semblants d’indications chronologiques lui
permettaient d’espérer un résultat plus significatif, et peut-être un sûr
renseignement quant à l’âge des estampes elles-mêmes : car ces
estampes offraient cela de remarquable qu’au lieu d’être , comme d’or-
dinaire, collées sur les pages du recueil à titre d’ornement isolé et ayant
pu, par conséquent, n’enrichir le texte qu’après coup, elles avaient été
tirées directement sur les feuillets avant tout travail de la main du
copiste. C’est ce que prouvent, avec une incontestable évidence, les
lignes écrites sur le recto autour des gravures, et d’autres lignes
espacées de manière à charger aussi peu que possible sur le verso le
champ de l’impression. Si donc l’on réussissait à déterminer la date pré-
cise du manuscrit, la date des estampes devenait par là positive à son
tour, puisque l’exécution de ces deux pièces avait infailliblement pré-
cédé la transcription du texte qui les accompagne.
En conséquence le conservateur du département des Estampes s’em-
pressa d’acquérir pour les collections confiées à sa garde le recueil dont
il s’agit, sauf à recourir, pour la solution des difficultés paléographiques,
aux lumières et à l’autorité de qui de droit. Or voici ce qu’avec l’assis-
tance ou plutôt sous la direction de ses deux savants confrères du dé-
partement des Manuscrits, MM. Natalis de Wailly et Léopold Delisle, il
croit être parvenu à démêler et à établir.
Parmi les extraits d’ouvrages divers et les instructions sur différents
sujets dont le recueil se compose, on trouve, à la page 10, des calculs
sur les phases lunaires suivis d’un tableau des années, des heures et
des minutes auxquelles ces phénomènes périodiques devront s’accomplir.
Il est à remarquer d’abord que le millésime 1394 qui figure en tête de ce
tableau est écrit avec de l’encre noire, tandis que les lignes suivantes, à
partir de la date 1413, sont tracées à l’encre rouge, comme si le co-
piste avait voulu établir une distinction entre les années déjà écoulées et
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impériale d’un recueil manuscrit latin du xvc siècle : recueil de prove-
nance allemande, sans importance apparente quant au texte, mais
contenant, vers le milieu du volume, deux de ces pièces dites « en
criblé » que recommandent, à défaut d’autres mérites, leur rareté, la
singularité du mode d’exécution et un caractère tout particulier parmi
les monuments gravés appartenant à l’époque des incunables. Le conser-
vateur du département des Estampes à qui la proposition avait été
faite, à cause de la présence dans le manuscrit de ces deux gravures, ne
vit là d’abord qu’une occasion d’augmenter la série d’œuvres du même
genre, mais de date incertaine, que possède notre riche collection na-
tionale. Quelques chiffres toutefois qu’il avait aperçus çà et là en feuil-
letant le manuscrit, quelques semblants d’indications chronologiques lui
permettaient d’espérer un résultat plus significatif, et peut-être un sûr
renseignement quant à l’âge des estampes elles-mêmes : car ces
estampes offraient cela de remarquable qu’au lieu d’être , comme d’or-
dinaire, collées sur les pages du recueil à titre d’ornement isolé et ayant
pu, par conséquent, n’enrichir le texte qu’après coup, elles avaient été
tirées directement sur les feuillets avant tout travail de la main du
copiste. C’est ce que prouvent, avec une incontestable évidence, les
lignes écrites sur le recto autour des gravures, et d’autres lignes
espacées de manière à charger aussi peu que possible sur le verso le
champ de l’impression. Si donc l’on réussissait à déterminer la date pré-
cise du manuscrit, la date des estampes devenait par là positive à son
tour, puisque l’exécution de ces deux pièces avait infailliblement pré-
cédé la transcription du texte qui les accompagne.
En conséquence le conservateur du département des Estampes s’em-
pressa d’acquérir pour les collections confiées à sa garde le recueil dont
il s’agit, sauf à recourir, pour la solution des difficultés paléographiques,
aux lumières et à l’autorité de qui de droit. Or voici ce qu’avec l’assis-
tance ou plutôt sous la direction de ses deux savants confrères du dé-
partement des Manuscrits, MM. Natalis de Wailly et Léopold Delisle, il
croit être parvenu à démêler et à établir.
Parmi les extraits d’ouvrages divers et les instructions sur différents
sujets dont le recueil se compose, on trouve, à la page 10, des calculs
sur les phases lunaires suivis d’un tableau des années, des heures et
des minutes auxquelles ces phénomènes périodiques devront s’accomplir.
Il est à remarquer d’abord que le millésime 1394 qui figure en tête de ce
tableau est écrit avec de l’encre noire, tandis que les lignes suivantes, à
partir de la date 1413, sont tracées à l’encre rouge, comme si le co-
piste avait voulu établir une distinction entre les années déjà écoulées et