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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Holbein d'après ses derniers historiens, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0404

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388

GAZETTE DES BE/UJX-AHTS.

vraiment repentants, David, Manassé, etc., se prosternent à la lace de
l’univers et implorent la miséricorde de Dieu sans recourir à des inter-
médiaires. Ailleurs encore, dans les Simulachren de la Mort, dans le
Catéchisme de Cranmer, publié en 1548, etc., Holbein flétrit les vices du
clergé et prouva qu’il n’en voulait pas à la Réformation d’avoir tué la
peinture d’église. Dans les Simularhres de la Mort1, nous le voyons
s’élever plus haut encore et rivaliser par la grandeur et la popularité
de sa conception avec les deux plus grands génies du moyen âge et des
temps modernes, avec Dante et Shakspeare. Nous voudrions citer les
pages excellentes que M. Woltmann consacre à leur appréciation, comme
aussi le chapitre dans lequel il esquisse l’histoire des représentations de
danses de morts depuis le moyen âge jusqu’à Rethel, l’auteur de la
Danse de Morts de i84S -, mais notre travail doit se borner aux faits
nouveaux, et nous sommes réduit à ne mentionner que l’intéressante
découverte de notre auteur sur la date des Simulachres de la Mort. Leur
composition et leur gravure ont dû être terminées avant le départ de
Holbein pour l’Angleterre; cela résulte de l’examen de copies à la plume
des Simulachres de la Mort, conservées au Cabinet des estampes de Berlin.
En effet, l’une de ces copies (destinées sans doute à des vitraux) porte
la date de 1527. Donc les Simulachres de la Mort, publiés en 1538,
étaient déjà terminés avant 15*27; bien plus, ils étaient déjà gravés, car
ces copies sont faites d’après les gravures, elles sont retournées, et l’une
d’elles reproduit sur le lit de la duchesse le monogramme de Lützel-
burger. Le premier voyage de Holbein en Angleterre est de 1526 ; n’est-il
pas vraisemblable qu’il avait dès lors achevé des compositions gravées
cette année ou au plus tard l’année suivante?

Avant de quitter Bâle, Holbein fit les deux célèbres portraits connus
sous le nom de Lais Corinthiaca. Ils ont donné lieu à bien des conjec-
tures; mais, grâce à une découverte de M. His-Heusler, on sait mainte-
nant qu’ils représentent une dame d’Offenbourg, de mœurs assez légères,
séparée de son mari. Waagen incline à voir dans ces portraits une influence
flamande, et M. Hermann Grimm s’appuie sur cette opinion pour démon-
trer que le premier voyage de Holbein en Angleterre est antérieur à leur
exécution, c’est-à-dire à 1526, date inscrite sur l’un d’eux. Il emprunte
un autre argument à la lettre si souvent citée de Thomas Moore à Érasme :

I. Est-il nécessaire de répéter ici que le titre de Dame des Mûris n’a aucune rai-
son d’être, car les Simulachres de la Mort ne représentent nullement une danse?
Holbein n’a dessiné qu’une seule fois une vraie danse de morts, à savoir dans un
projet pour fourreau de poignard dont on connaît deux exemplaires, l’un à Bâle, l’autre
au musée Schinkel, à Berlin. *
 
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