Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Müntz, Eugène: Holbein d'après ses derniers historiens, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0405

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HOLBEIN.

389

u Pictor tuus, Erasme charissime, miras est artifex, sed vereor ne non
sensu ms si t. Angliam tam fecundam ac fertilem quam sperârat. » Cette
lettre est datée du 18 décembre 1525, et M. Grimm a réussi à prouver
que cette date est fausse et qu'il faut lire 1524. Il tire du plus-que-
parfait sperâral la conclusion que Holbein était déjà en Angleterre au
moment où Morus écrivait, c’est-à-dire en 1524. Cette opinion est en
désaccord avec tous les documents et tous les auteurs; nous nous plai-
sons à voir en elle un paradoxe brillamment soutenu par l’ingénieux ro-
mancier et historien d’art, et nous maintenons la date de 1526.

Ce fut sans doute la misère qui poussa Holbein à quitter sa famille
et à chercher une nouvelle patrie ; d’après Carel de Mander, le comte
d’Arundel avait vu, en passant à Bâle, des tableaux du maître et l’avait
engagé à s’établir en Angleterre; mais on croit, avec plus de vrai-
semblance, qu’Érasme fut la cause de ce voyage; il lui promit les
recommandations les plus chaleureuses pour ses amis d’Angleterre,
et l’annonça môme assez longtemps à l’avance auprès de Thomas Morus.
Holbein put donc s’embarquer plein des espérances les plus riantes, et
qui sait si plus tard il ne célébra pas, comme le croit M. Woltmann, son
départ dans ce beau dessin du musée de Francfort où il a représenté un
superbe trois-mâts sur le point de quitter le port? Les matelots grimpent
le long des cordages et déploient les voiles, un passager embrasse une
jolie fille, un autre boit à une heureuse traversée, des musiciens donnent
le signal du départ; tous s’agitent, les uns dans la joie, les autres dans
la tristesse. Seul un guerrier d’une tournure imposante reste calme et
silencieux; il tient son drapeau d'une main ferme; il regarde l’horizon
d’un œil assuré et y entrevoit une patrie nouvelle. N’est-ce pas l’image
de Holbein allant demander la fortune à une terre étrangère?

k t <; i NI \lii\TZ.

(La fin prochainement.)
 
Annotationen