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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 5
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Guiffrey, Jules: L' Hôtel de Soubise, [1]: les bâtiments, les tableaux, le musée
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0411

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

39 h

Toutefois, les décorations intérieures de l’hôtel nous sont parvenues assez
intactes pour offrir un type distingué de l’ornementation pendant la meil-
leure période du règne de Louis XV ; en même temps la façade et la cour
d’honneur restent l’expression la plus • accomplie de l’architecture du
xvme siècle. Nous avons de plus ici quelques grands noms du temps,
Boucher et Natoire, Carie Van Loo et Restout, et le pauvre Trémolières,
qui mourut trop jeune pour tenir les grandes espérances qu’il avait
données. Rien de plus intéressant et de plus rare à la fois que de ren-
contrer ces maîtres décorateurs dans leur vrai milieu, avec l’encadrement
de dorures et de guirlandes qui leur est nécessaire. Cette bonne for-
tune nous est offerte à l’hôtel de Soubise, dont les plus beaux salons,
occupés par les vitrines d’un musée paléographique, viennent d’être
ouverts au public. Avant d’introduire nos lecteurs dans l’intérieur des
appartements et de les conduire devant les peintures intéressantes qu’ils
renferment, nous allons nous arrêter quelque temps à l’examen des
constructions qui présentent encore, dans leurs différentes parties, les
styles de trois époques bien distinctes. Puis, quand nous aurons passé
en revue les peintures et les décorations intérieures, il ne sera pas sans
intérêt de lire dans les élégantes vitrines qui occupent les appartements
quelques pièces curieuses sur la vie et les travaux de plusieurs artistes
fameux *.

L’hôtel de Soubise prit la place de plusieurs édifices d’époques diffé-
rentes. Le plus ancien remonte jusqu’à la seconde moitié du xive siècle.
Si la majestueuse façade qui déploie ses ordres classiques sur la grande
cour d’honneur a dissimulé et réduit à un style uniforme toute la partie
ancienne des constructions, elle laisse cependant apercevoir, vers l’angle
gauche, deux tourelles gothiques, un des derniers vestiges de l’archi-
tecture civile du xive siècle que Paris possède encore. Là s’élevait jadis,
le long de la rue du Chaume, l’hôtel du connétable de Clisson. Des travaux
récents et des restaurations intelligentes, exécutés il y a une vingtaine
d’années, débarrassèrent cette vénérable porte des additions parasites

\. La Gazette des Beaux-Arts n’est pas la dernière à annoncer les trésors d’art
des Archives de l’Empire. Longtemps avant que l’ouverture du Musée paléographique
eût attiré vers eux l’attention de la .presse, elle leur avait consacré une note étendue,
dès le jour de son apparition, dans le premier numéro de 1839.
 
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