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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 5
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Müntz, Eugène: Holbein d'après ses derniers historiens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0446

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IlOLBEIN.

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dont l’œuvre a été confondue avec la sienne? Quelles furent sa vie et sa
position au milieu de cette aristocratie anglaise dont il recevait dès lors
de nombreuses commandes? Ces problèmes ne sont pas encore résolus.
Il travailla sans élèves, et ne paraît pas avoir exercé une grande influence
sur les peintres anglais. L’hospitalité que lui donnait More l’a peut-être
plutôt isolé qu’elle ne l’a répandu dans la société. L’ami d’Érasme l’occupa
longtemps pour lui, puis pour quelques-unes de ses connaissances, toutes
orthodoxes comme lui. Le garda-t-il chez lui pendant tout le temps de
son premier séjour en Angleterre, pendant trois ans? 11 faut se contenter
à ce sujet de l’affirmation de Carel van Mander. Mais il n’est pas vrai-
semblable, comme le raconte cet historien, que Holbeinfut dès lors pré-
senté au roi. Rien ne prouve qu’il ait été en rapport avec Henri VIII avant
1536, ou même avant 1538, si l’on ne consulte que les documents écrits.
More chargea sans doute d’abord son hôte de son propre portrait. Ce
portrait doit être celui qui se trouve dans la collection Iluth à Londres ;
il est daté de 1527. Deux dessins de la superbe collection de Windsor-
Castle représentent également More. L’un est une étude pour le portrait
que nous venons de nommer, l’autre une étude pour le portrait de fa-
mille de More, achevé deux ans plus tard. Mais il n’abusa pas du pin-
ceau de llolbein au point de lui faire exécuter tous les portraits dans
lesquels leurs noms se trouvent accolés. Depuis longtemps le marquis
de Laborde a reconnu pour une œuvre française le portrait de More du
musée de Bruxelles. Celui du Louvre ne représente pas More, à ce que
prétend M. Woltmann, mais bien sir Henry Wyat d’Allington-Castle, le
père de Thomas Wyat, que Holbein peignit plusieurs fois dans la suite.
M. Woltmann a vu en Angleterre des copies de ce portrait1 qui ne laissent
aucun doute sur l’identité du personnage. La Madone du bourgmestre
Meyer portait aussi, comme on sait, le nom de « famille de Thomas
Morus :>.

Dans la première année de son séjour en Angleterre, Holbein se con-
sacra presque exclusivement aux amis communs d’Érasme et de More.
Il peignit plusieurs fois l’archevêque Warham de Canterbury. Nous don-
nons ci-contre la gravure du beau dessin de Windsor-Castle qui repré-
sente l’illustre prélat. Le tableau achevé se trouve à Lambeth-House, au
palais épiscopal. Le portrait du Louvre est une répétition de la propre
main de l’artiste. Tous deux portent la date de 1527.

1. L’une, chez M. Robinson, à Londres, l’autre, chez le comte de Romney. Je ferai
cependant observer que l’opinion de M. Woltmann est en désaccord avec celle de tous
les savants français, anglais, allemands qui ont étudié ce portrait dans les derniers
temps.
 
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