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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 5
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Müntz, Eugène: Holbein d'après ses derniers historiens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0447

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GAZ RTT E DES BEAUX-ARTS.

Zi28

John Fisher, évêque de Rochester, était un autre ami d’Érasme. Nous
avons deux portraits de lui de la main de notre maître. L’un est un des-
sin à Windsor-Castle, l’autre un dessin au British-Muséum , tous deux
de 1527. La même année, Holbein fit encore les portraits de sir Henry
Guildford, écuyer de Henri VIII1 (Windsor-Castle) et celui d’un inconnu
(à la galerie de Dresde).

L’année suivante il peint son compatriote, Nicolas Kratzer, l’astro-
nome du roi. Les jugements sont fort partagés au sujet de cette œuvre.
M.Woltmann la déclare le meilleur des portraits de Holbein que possède
le Louvre. M. Wornum la regarde comme une des moins réussies du
maître. M. Charles Blanc lui reproche sa sécheresse, son manque de
chaleur et de transparence. Le portrait de Thomas et de John Godsalve,
à Dresde, porte aussi la date de 1528. Enfin M. Woltmann assigne la
même date à un portrait de la Pinacothèque de Munich, représentant
sir Bryan Tuke.

En 1529, Holbein termine le portait de famille de More, sur lequel
on trouvera les détails les plus circonstanciés dans le livre de M. Wor-
num. Le musée de Bâle possède l’esquisse originale de ce tableau. Elle
fut rapportée à Érasme par Holbein même, ainsi que l’attestent les lettres
d’Érasme des 5 et 6 septembre 1529. Holbein était donc de retour en
Suisse à ce moment. 11 était temps de revenir, car son absence avait duré
plus longtemps qu’il ne convenait à un citoyen suisse, à un père de fa-
mille. 11 trouva bien des changements. Froben était mort, Érasme s’était
retiré à Fribourg, ville foncièrement catholique, asile assuré contre les
violences des novateurs. La Réforme avait triomphé à Bâle. Elle signa-
lait sa victoire par le vandalisme le plus odieux. Pendant le carnaval de
1529, les meneurs envahirent les églises, dévastèrent les autels, brûlèrent
les peintures, brisèrent les statues, et insultèrent les images des saints, et
les crucifix eux-mêmes avec tant d’impiété, que l’on s’attendait à voir
intervenir la Divinité et faire un miracle pour châtier ces sacrilèges. Aux
troubles religieux enfin vint s’ajouter une longue et cruelle disette. Le
moment n’était donc pas favorable aux beaux-arts, et deux ans durant
Holbein languit à Bâle, réduit à des travaux secondaires quelquefois in-
dignes de son talent. Il ne trouva qu’une commande importante: celle des
peintures murales qui restaient à exécuter à l’hôtel de ville, et il reçut
pour cette vaste composition soixante-douze florins, c’est-à-dire la somme
qu’on payait alors en Angleterre pour un simple portrait. Huit ans s’étaient

'I. Dollar a gravé ce portrait et lui a donné pour pendant une lady Guildford dont
on ne connaît aucun portrait ni peint, ni dessiné.
 
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