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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Michiels, Alfred: Gonzalès Coques et la famille Ryckaert
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0032

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GONZALÈS COQUES ET LES RYCKAERT.

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maître exécutait avec un talçnt remarquable, et de la fine manière qui
distingue les Brueghel, qui rapproche leurs tableaux de la miniature.
Mais il n’acheva point son éducation chez ce premier guide, car l’inscrip-
tion placée sous l’effigie dont nous parlions tout à l’heure, gravée par
Jean Meyssens, constate qu’il reçut les leçons de David Ryckaert,
deuxième du nom. Ce nouveau professeur appartenait à une famille
d’artistes maintenant peu connus, qui jouissaient alors à Anvers d’une
grande renommée. Le chef de la race, David Ryckaert l’ancien, devait
être né vers 1559. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’il exerçait en même
temps deux professions bien différentes, celles de brasseur et de peintre.
Aussi la note qui constate son admission comme franc-maître, en 1585,
lui donne-t-elle les titres de brasseur et d’étoffeur,• il ornait donc de
personnages ou d’animaux les sites et les monuments coloriés par d’autres
artistes. Voyez-vous ce robuste industriel, ôtant son tablier quand le
brassin a fini de bouillir, et prenant ses pinceaux pour dessiner quelque
figure joviale ou quelque bête capricieuse ! Quand il eut obtenu les hon-
neurs et les privilèges de la maîtrise, il n’abandonna point la fabrication
de la bière, car il est encore désigné comme brasseur sur un compte de
François Francken le vieux, du 6 octobre 1588 au 6 octobre 1589. Une
autre singularité dans la vie de cet artiste, au milieu de l’oppression dévote
qui accablait sa patrie, c’est qu’il suivait les maximes du culte réformé.
Un pasteur protestant avait béni son union avec Catherine Rem, on ne
sait au juste à quelle époque, mais, selon toute apparence, avant l’année
1585, où Anvers tomba entre les mains du duc de Parme, où un délai de
quatre ans fut laissé aux calvinistes pour embrasser la foi romaine, s’ils
ne voulaient point quitter le pays. Le 8 décembre 1587, le premier fruit
de ce mariage fut présenté à la cathédrale par Mathieu Meys et Gertrude
Struys : c’était un petit garçon, auquel on donna le nom de Martin. Le
registre des baptêmes ne fait aucune mention du rit que suivaient les
parents. Le 9 août 1589, un second enfant du sexe masculin reçut à
Notre-Dame l’eau lustrale, en présence de sa marraine et sans le concours
d’un parrain, d’où l’on infère qu’il avait déjà été baptisé ailleurs, dans
une assemblée schismatique sans doute, et que la cérémonie de la cathé-
drale fut seulement un acte supplémentaire, pour régulariser son état
civil. Le 17 août expirait le sursis accordé aux protestants. Ce nouveau-
né, auquel on avait transmis le nom de son père, c’était le maître futur
de Gonzalve Cocx. Cinq jours après l’ablution catholique, David et Cathe-
rine, ne voulant point encourir les peines stipulées dans la capitulation,
se réconcilièrent en personne avec l’Église dominante. Le mariage qu’un
pasteur dissident avait béni, que la nature avait sanctionné de deux

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