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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Michiels, Alfred: Gonzalès Coques et la famille Ryckaert
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0050

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GONZALES COQUES ET LES RYCKAERT.

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tranquilles; chaudrons, lanterne, hachoir, plats vernissés, vases de grès,
oignons, choux et choux-fleurs. Avec de pareils éléments, il n’y a pas
moyen de composer une scène tragique ; mais on peut montrer un talent
de facture comme celui qui distingue le morceau de Dresde. On n’y
admire pourtant aucun mérite supérieur. Chardin peignait les ustensiles
avec une bien autre délicatesse.

L’inscription gravée sous le portrait de Ryckaert, dû à Frédéric Bout-
tats, nous apprend qu’il excellait à rendre la lumière de chandelle,
c’est-à-dire à peindre, comme Gottfried Schalken et Gérard Dou, les
objets éclairés par une lampe ou un flambeau. Le musée du Belvédère
possède un tableau de cette classe, Vieillard lisant un ouvrage d’ana-
tomie à la clarté d’une lampe. C’est une très-belle œuvre, où la lumière,
concentrée dans un petit espace, produit un effet éblouissant. Le volume,
posé sur un pupitre, semble rayonner. Le maître du clair-obscur, Rem-
brandt lui-même, n’a pas mieux fait.

Après des éloges vagues, qui ne signifient pas grand’chose, Cornille
de Bie confirme les assertions de Descamps sur les diableries peintes par
David Ryckaert : « Elles sont pleines de furie, de feu et de flamme,
dit-il; on y voit des spectres affreux, d’horribles monstres, des réverbé-
rations infernales, surtout dans les Tentations de saint Antoine, qui met
quelquefois en déroute les sombres légions avec le signe de la croix 1. »
Une toile exposée à Vienne donne la meilleure opinion de David comme
peintre fantastique. Elle a pour sujet : la Chercheuse de trésors. C’est
une vieille, une espèce de sorcière fouillant le sol dans une ruine, à la
lueur d’une torche. Cette image, très-habilement composée, produit le
plus grand effet.

Ryckaert avait inspiré à Van Dyck une assez haute idée de son talent,
pour qu’il fît son portrait avec soin. On le voit au musée de Madrid, où
il passe pour une des belles toiles du grand coloriste.

ALFRKD MI CHIELS.

1. Le Cabinet d'or, p. 308.
 
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