Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [4]: (1666 - 1792)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0071

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
64

GAZETTE DES BEA UX-AKTS.

Toutes ces considérations, monseigneur, me forcent, malgré l’hon-
neur et le plaisir que j’ay d’estre icy sous vostre protection, de prendre la
liberté de vous remontrer très respectueusement que le Roy pouroit
esviter cette dépence, dans ces conjonctures où les Allemans disent qu’ils
veulent establir leurs droits en ce païs; et je crois qu’il suffiroit d’avoir
un magazin et un gardien pour les caisses. Gela cousteroit peu sous la
protection du ministre ou d’un cardinal affectioné, supposé qu’il cessât
d’y avoir un ministre, en attendant qu’une heureuse paix fournisse une
occasion de les faire passer en France *.

21 juillet -1708.

Vous me commandez de vous dire ce que je sçai de l’établissement
del’Accadémie et ce que je crois que l’on pourrait faire pour la rétablir
dans son ancien lustre, selon l’intention du Roy et la vôtre *. Pour vous
obéir, monseigneur, j’aurai l’honneur de vous dire premièrement que
j’ai ouï dire à feu M. de Colbert que, l’intention de Sa Majesté étant de
se procurer dans toutes les sciences et les arts les plus habilles gens du
monde, il avait résolu l’établissement d’une Accadémie de peinture,
sculpture et architecture dans la ville de Rome, où les fameux ouvrages
de Michel-Ange, de Raphaël, des Caraches, du Dominiquain et de plu-
sieurs autres pouvoient estre d’une grande utilité pour l’avancement de la
jeunesse... Sa Majesté eut donc la bonté d’establir cette Accadémie, avec
un directeur, qui devoit être un peintre, ancien officier de son Accadémie
de Paris, pour y diriger la jeunesse, qui assurément, monseigneur, a pins
de besoin d’être soigneusement dirigée en ce pais qu’ailleurs. Ce direc-
teur dévoie être non-seulement reconnu pour bon peintre praticien, mais
3 sçaehant bien encore la théorie... Le Roy a donc réglé que ce seroit toujours
un peintre parce que le dessin est la base et le fondement de la sculp-
ture et de l’architecture, et l’on a toujours veu les bons peintres modeler
aisément, de bon goust, et la plus part excelants architectes. Sa Majesté,
désirant que ce directeur fust un homme qui pust faire quelque
figure parmi les étrangers, a réglé sa pension à 100 écus par mois, outre
sa nourriture ; chaque pensionnaire, 500 livres; le modelle, 283 livres
ou environ ; le suisse et deux valets, 638 livres ou environ; touttes les-

1. Ilardouin Mansard mourut quelque temps après, et la singulière proposition de
Poerson paraît être demeurée sans réponse; lui-mème changea bientôt d’idée, comme
on le verra.

2. Le duc d’Antin, nommé directeur général des Bâtiments, avait mandé à Poerson,
le 17 juin, de l’informer exactement de l’état de l’Académie.
 
Annotationen