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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 2
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Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [5]: (1666 - 1792)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0181

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172

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

6 septembre 1725.

Je lis à présent toutes les gazettes, chose que je n’ai jamais faite. J’y
apprends partie de ce que fait V. G. 1 ; mais rien ne m’a si bien instruit
que la lettre qu’elle a bien voulu m’envoyer. J’y ai vu le bonheur et les
grâces que la reine apporte à la France, et dont elle se doit réjouir à
jamais. J’en ai fait part à M. le cardinal de Polignac et aux bons Fran-
çois qui sont icy ; je me suis fait un plaisir de leur annoncer leur bon-
heur et de leur apprendre de qui je le tenois...

Le jeudy qui fut le 30 aoust, M. Poerson vous écrivit ; mais, à ce
qu’on m’a appris depuis , il eut peine à signer son nom, étant tombé
malade tout à coup. Il fit néanmoins céler son mal à tout le monde,
même à sa femme. Ça n’a pas empêché que Dieu n’en ait disposé, di-
manche matin 2 de ce mois. Il a laissé, à ce qu’on m’a dit, des comptes
assez embrouillés, ne m’ayant jamais voulu faire part d’aucune chose et
me traittant très durement lorsqu’il s’imaginoit que je voulois prendre
part aux affaires de l’Académie. Gomme le premier ordre que me donna
V. G. fut de ne point avoir de discussion avec lui, j’ai tout souffert sans
jamais oser le contredire, car il étoit très hault... J’aurai tout le soin que
je dois de l’Académie, que V. G. veut bien confier à mes soins, et ferai
tout mon possible pour n’être pas tout à fait indigne de la grâce qu’elle
a bien voulu me faire 2.

25 octobre 1725.

Outre qu’on m’a fait l’honneur de me recevoir à l’Académie de Rome,
j’envoiay à Bologne, où j’avais passé, quelques estampes qu’on a gravées
d’après mes ouvrages : elles plurent assez pour qu’on voulût bien me
recevoir de l’Académie qu’on y a établie. Cette compagnie est une des
plus belles qui soient en Italie, et, si vous vouliez, elle seroit associée
sous vos auspices, comme l’est celle de Rome, avec l’Académie royale.
Même elle-vouloit en écrire une lettre de compliment à Y. G.; ce que j’ai
fait différer, tant parce quelle estoit en affaire que parce que je ne sça-

1. D’Antin était allé en ambassade demander pour le roi la main de la princesse
Leczinska.

2. « Je suis fâché que le sieur Poerson soit mort, répondit d’Antin ; mais je suis
bien aise que son employ soit vacant, car le bonhomme ne faisoit que radoter depuis
du temps, et sa jalousie rendoit le service très-difficile. » La veuve de Poerson, qui
était devenue aveugle, obtint une pension de 1,500 livres et la permission de rester
logée dans l’Académie; on recommanda au nouveau directeur d’avoir grand soin
d’elle (6 novembre 1725).
 
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