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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 2
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Dambrine, C.: L' exposition rétrospective de Beauvais
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0196

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L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE BEAUVAIS.

187

« la Renaissance. L'ensemble de la décoration est sévère et forme un contraste heureux
« avec l’aspect de la seconde salle, où les tons gais de la porcelaine et des faïences, le
« scintillement des bijoux, l’éclat varié des étoffes, rappellent ce siècle gracieux, ces
« salons aimables où l’aristocratie française donnait le ton à la conversation, à la tenue,-.
> « au costume, à l’ameublement, à toutes choses. »

Nous ne sommes pas persuadé que le contraste entre les deux salles soit aussi
tranché que le dit ce paragraphe, emprunté à l’introduction du catalogue, mais
l’intention de le faire sentir est manifeste, et l’on ne pouvait en vérité faire plus.

La série commence donc avec les armes et les instruments de pierre pour finir avec
la vieille monarchie en faisant une excursion dans l’art oriental.

Nous ne dirons rien des armes de pierre si grossièrement et si péniblement façon-
nées par les anciens habitants de ce qui fut plus tard le Beauvoisis, si ce n’est pour
constater que ces instruments barbares, prêtés par le musée de Beauvais et M. l’abbé
Barraud, témoignent de la présence d’habitants dans la région pendant la période
glaciaire.

Une magnifique épée de bronze trouvée dans un marais du pays et prêtée par
M. le Dr Baudon, appartient à la semi-civilisation gauloise, qui semble avoir emprunté
à la Grèce la forme de ses armes et même l’alliage dont elles sont faites, bien que le
cuivre se trouvât en Gaule et l’étain en Cornouaille.

La barbarie gauloise reparaît dans la céramique représentée par un petit auget
carré, d’une terre épaisse et mal corroyée, qui appartient au musée de Beauvais, ainsi
que dans une coupe de terre noirâtre en forme de nacelle à double proue, donnée par
quelques-uns à l’art. Scandinave, du temps de l’invasion normande.

Parmi les traces nombreuses et souvent remarquables de la civilisation romaine
chez les Bellovaques, figurines et bijoux de bronze, céramique et verrerie, nous
signalerons seulement un petit bas-relief d’ivoire représentant Bacchus jeune entouré
de génies, provenant d’un coffret trouvé avec quelques débris de bijoux de femmes
dans un sarcophage de plomb, le tout appartenant au musée. Un bas-relief semblable
trouvé à Reims dans des circonstances analogues avait été prêté, par M. Duquénelle à
l’exposition de l’Histoire du travail.

Le musée de Beauvais et celui d’Arras ont encore prêté les beaux bijoux mérovin-
giens qu’ils avaient envoyés en 1867 au Champ de Mars. Quelques fibules, quelques
plaques de ceinturon, des poteries de terre noire au galbe anguleux et quelques armes
de fer ont été exposés par ces mêmes établissements ainsi que parM. l’abbé Barraud et
MM. Delaherche et Baudon. Ce dernier donne comme étant un pilum de soldat romain
une longue pointe quadrangulaire, assemblée à arêtes contrariées sur une base qua-
drangulaire emmanchée d’une courte douille circulaire : le tout ayant 0m,65 environ
de longueur. Cela ne ressemble en rien, il est vrai, aux lances mérovingiennes que
l’on connaît : et ne rappelle pas davantage ce que l’on a cru être jusqu’ici le pilum
romain.

Pour suivre l’ordre rigoureux des dates nous devrions parler des manuscrits rie
l’époque carolingienne; mais nous préférons nous laisser guider par le catalogue, qui
passe immédiatement aux objets de culte.

C’est dans cette section que se trouvent les pièces les plus importantes envoyées par
M. le baron Seillière : les deux magnifiques croix de consécration en cuivre percé à
jour, ciselé, doré et garni d’émail, appartenant à l’art allemand du xir siècle; le reli-
buaire de sainte Marguerite, en cristal de roche monté en cuivre ciselé et doré, porté
 
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