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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 3
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Wilkie, David; Desrosiers, Jacques [Hrsg.]: David Wilkie: (quelques extraits de sa correspondance)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0252

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DAVID WILKIE.

2/tl

Depuis que je suis à la ville, il m’a été donné de pouvoir causer avec quelques-uns
des premiers artistes du royaume : j’ai été présenté successivement à Flaxman, Nolle-
kens, Fuseli et West. M. Flaxman est ici le meilleur sculpteur qu’on ait. J’avais
d’Écosse apporté une lettre de recommandation 'a son adresse. Et ce fut à son tour lui
qui voulut bien me présenter au professeur de peinture de l’Académie, une bonne
nature d’homme, M. Fuseli. Celui-ci me questionna sur nos artistes d’Edimbourg. Il
s’informa de Graham et voulut savoir s’il continuait de peindre. 11 n’est pas non plus
sans connaître Raeburn de réputation. Quant au célèbre Runciman, pour lequel il pro-
fesse une sorte d’admiration, il me demanda si j’avais vu à Pennycuyck sa salle d’Os-
sian. Il vint aussi à parler de David Allan et, tout en faisant des réserves quant au
caractère défectueux de son dessin, il voulut bien lui allouer une somme considérable
de mérite. Je vous dirai qu’un mien ami — qui est en même temps un très-grand con-
naisseur1 II. — s’avisa de me conduire chez M. West. Nous trouvâmes le célébré artiste
en train do peindre. Je ne saurais vous dire combien je fus étonné à l’aspect de ces
prodigieux ouvrages qui pour la grandeur du dessin, pour la clarté du coloris et la
correction des contours, surpassent tous les modernes tableaux que j’ai vus jusqu’à ce
jour. Ses personnages, il est vrai, sont un peu gauches. Ils n’accusent pas une phy-
sionomie bien accentuée. Malgré ses défauts pourtant, nous n’avons pas un peintre
capable de dessiner comme lui.

Je suis allé voir une collection composée exclusivement d’œuvres de Morland, et
j’en ai reçu l’impression la plus favorable. Ce peintre semble avoir copié la nature en
tout, et cela dans une manière qui n’appartient qu a lui, A la vue do ses tableaux, on
croit avoir en réalité sous les yeux les personnages qu’à toute minute ici l’on coudoie
dans les rues et qui, pour la variété, le pittoresque ou le débraillé du costume, lais-
sent bien loin derrière eux nos paysans écossais. J’ai vu aussi quelques tableaux de
Teniers qui, pour la transparence du pinceau et la netteté de la touche, atteignent
aux dernières limites de la perfection humaine dans l’art. Toutes les autres peintures
paraissent brouillées près de celle-ci. Quant à Turner, dont il n’est pas qu’AUan ne
vous ait parlé, je dois vous dire que je n’apprécie guère sa façon de peindre. Grand
dessin, je le veux bien, effet et coloris naturels: mais il se trouve avec tout cela que sa
pratique me séduit pou. Bien que ses tableaux soient de petite dimension, cela n’em-
pèche pourtant pas qu’il ne faille aller se coller à l’autre bout de la salle pour qu’ils
aient chance de satisfaire l’œil.

Je termine en vous disant que je me plais beaucoup ici et que j’v resterai aussi
longtemps que cela me sera possible. Je suis admis comme agréé libre à l’Académie
royale, où je travaille de onze heures à deux heures et de cinq jusqu’à sept, et j’ai à
faire deux fois le jour une bonne et longue trotte, ayant pris logement à un mille et
demi de là.

D. W

^ H- ^ ^

Londres , 1805.

Cher monsieur,

Très-attentivement et du matin au soir je suis toujours les cours de l’Académie
royale : c’est une loi que je me suis imposée que cette assiduité. Si je comprends bien

1. Lg mot est en français dans le texte.

II. — 2e PÉRIODE.

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