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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 3
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Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [6]: (1666 - 1792)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0282

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L’ACADÉMIE DE FRANCE A ROME.

271

* . .

d’en priver aussi notre Académie, qui en vérité n a guère rien de pius
beau, quoiqu’elle ait les plus belles antiques de Rome.

'10 avril 1732.

Comme V. G., dans quelques-unes de ses lettres, m’ordonne de lui
parler comme à un confesseur, je lui dirai quelle peut se ressouvenir
que je lui dis, lui faisant un détail véritable de tous les pensionnaires,
que Charles Vanloo avoit peu ou point d’esprit. Ce pauvre garçon s’est
amouraché d’une certaine veuve de la lie du peuple; il la vouloit si bien
épouser, que cela se devoit faire aujourd’hui, le mercredi saint, tant les
choses étoient pressées, à ce qu’il s’imaginoit; si bien qu’il avoit eu, à
ce qu’on m’a assuré, toutes les permissions de l’Inquisition, non-seule-
ment pour se marier le carême, mais encore la semaine sainte. C’étoient
les femmes qui avoient ainsi aplani toutes les voyes. Mais, avec quelque
argent que je lui donnai hier, il est parti pour Florence. Je n’ai pas osé
lui donner la gratification accoutumée, à cause qu’il s’est échappé; ainsi
j’espère que pour cet accident il ne tombera pas dans la disgrâce de V. G.
Il étoit foible; il a bien fait de fuir l’objet : c’est le véritable remède...
C’est dommage: c’est un habile garçon, et qui peut devenir beaucoup plus
habile.

1Br mai 1732.

Je vais choisir un marbre, le plus beau que je pourrai trouver, et je
ferai faire la figure trouvée depuis peu {la Joueuse d’osselets). Je sup-
pose que le sr Francin i, qui a toujours travaillé chez M. Coustou, où on
sçait ce que c’est que de travailler, n’y aura pas étudié en vain. 11 a
commencé ici une tête du Caracalla ; mais, comme les opérations du
marbre sont longues et que l’on ne peut juger d’un ouvrage que lorsqu’il
est fini, je ne peux, sur celui qu’il fait, porter un jugement décisif. Mais
il ne peut que bien faire, ayant travaillé si longtemps dans une si bonne
école; et puisque V. G. a la bonté de me témoigner qu’elle est contente
des figures [d’Adam et de Bouchardon] que j’ai tant souhaité être à Paris,
j’espère quelle sera satisfaite de celle-cy, dont l’original est très beau,
naturel, et avec des particularités non communes.

1. Antoine Boizot, père du sculpteur Simon Boizot. Claude-Clair Francin, artiste
bien connu, était arrivé le 27 novembre 1731, avec un brevet très flatteur, portant
qu’il s’était acquis l’estime des plus habiles professeurs de l’Académie de Paris. Il était
né et mourut en 1773. (V. .lai, Dict., p. 610.)
 
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