Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 2.1869)

ROME ANCIENNE.

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apprennent l’histoire ou les faits, ont été établies soit dans des temples païens à peine
altérés, soit dans les basiliques, soit dans les grandes salles des palais des sénateurs
ou des grands personnages. Si pendant les trois premiers siècles, au temps de la per-
sécution, les prêtres païens ne permettaient pas aux chrétiens d’avoir ostensiblement
des églises, les empereurs et les gens de loi leur permettaient de s’assembler dans les
maisons d’autres chrétiens. Naturellement comme leur nombre s’augmentait, ils s’in-
stallèrent dans les plus grandes chambres des maisons patriciennes dont les chefs
avaient embrassé la nouvelle religion. C’étaient les basilicœ ou salles de justice. Pour
cette raison, les basiliques principales de Rome, ce qu'on en peut appeler les cathé-
drales, portent le nom des palais dont elles furent primitivement dos salles : Saint-
Pierre, dans le Vatican, qui était un palais fortifié; Saint-Jean, dans le palais de La-
tran, appelé aussi Basilica Conslantinicma, parce que cette église est la première que
Constantin ait dotée avec une portion des revenus impériaux et dans laquelle il ait
établi un chapitre.

Ainsi, pendant mon second séjour à Rome, je remontai dans mes études jusqu’au
premier siècle de l’ère chrétienne.. Je me convainquis alors que je laissais de côté un
bien petit nombre de monuments du temps de la République et des Rois, et que j’avais
peu à faire pour réunir les éléments d’une histoire complète de l’architecture à Rome.
D’ailleurs beaucoup de monuments de l’Empire remontent jusqu’à la République. Des
temples ont été fondés à cette époque et même sous les rois, et présentent, malgré les
reconstructions et les restaurations, des parties de tous les temps.

Enfin, par cet attrait qui mène les archéologues et souvent le public lui-même vers
les choses les plus anciennes, je remontai aux temps de la fondation de Rome.

C’est à la photographie que je demandai surtout les éléments de mon histoire,
car elle seule peut donner des documents certains. Je ne demandai le secours du des-
sin, mais du dessin graphique seulement, que pour expliquer par des plans, des
coupes et des élévations, les détails et les emmanchements que la photographie est
impuissante à donner.

J’aborde maintenant l’explication sommaire des photographies et des dessins ex-
posés dans l’une des salles du Palais de l’Industrie, où on les voit disposés par séries,
les dessins étant placés au-dessus des vues qu’ils commentent.

Le mur de Romulus est absolument de caractère étrusque, étant en tout semblable
à celui de Fiesole, près de Florence. Il est construit en grands blocs de pierres rectan-
gulaires ou carrées non coupées à la scie, disposées sans mortier, par assises hori-
zontales. Cet opus quadratum est de même caractère que le mur de Salomon à Jéru-
salem, et s’accorde avec la date donnée par Titus Livius.

A cette époque, les constructions de pierre étaient l’exception : les fortifications
étaient faites surtout de terre avec des tours de bois. Le bois a été brûlé; et il ne reste
des fortifications que de grands relèvements en forme de falaises escarpées et de
grandes fosses. Les constructions étaient généralement do bois, et les ornements de
métal, de bronze surtout. Les unes et les autres ont péri, et Ton ne trouve que très-
exceptionnellement des constructions pierre élevées en ces époques barbares.

A côté du mur de Romulus sur le Palatin, sont placés le mur des Latins sur
l’Aventin et plusieurs murs de Servius Tullius et des Tarquins. Sous les premiers
temps de la République, les arts avancent peu ; mais ils progressent cependant, ainsi
qu’un œil exercé peut s’en apercevoir. Les parties les plus anciennes du Tabularium,
les restes du temple de la Spes et d’un autre temple sur le Capitole diffèrent peu d’as-