Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 2.1869)

ROME ANCIENNE. 371

pagnée de griffons du Columbarium de Pomponius Hylas (an 50) et par le tigre ter-
rassant un taureau de l’église de Saint-Antoine-Abbé (an 100).

La décoration de la voûte de l’église de Sainte-Constance, figurant un tapis dans les
•compartiments duquel sont représentés des vendangeurs, est du ive siècle (an 320).
Les saints de l'église de Saint-Cosme et Saint-Damien sont du vie (526 a 536).

Les mosaïques de Sainte-Agnès (an 626) sont déjà de style byzantin, ainsi que
■celles de Sainte-Praxède (an 820), et le Christ entre deux prophètes de l’église de
Sainte-Constance (an 858). Ce style se prolonge jusqu’au xn0 siècle (liai) dans la
basilique de Saint-Clément, où, à côté de la croix entourée de magnifiques rinceaux qui
•décorent la demi-coupole de l’abside, est une figure de saint Paul avec l’inscription
« Agios Paulus » qui révèle un artiste grec travaillant en Italie. Quand aux mosaïques
■de la basilique de Sainte-Marie-Majeure (1299), elles sont exécutées sous une influence
exclusivement latine.

En outre de ces mosaïques, qui représentent des sujets, j’ai fait photographier les
plus beaux spécimens de celles qui forment des rubans ou des galons encadrant des
plaques de marbres précieux et servant de revêtement aux murs, aux ambons, ainsi
qu'aux clôtures de chœur, ouvrages de la famille des Cosmati que M. l’abbé Barbier
de Montault a si bien décrits dans les Annales archéologiques de Didron. J’y ai joint
les dallages décorés dans le même style, auquel on a donné le nom d’opus alexan-
drinum.

Patronné par le Pape, qui m’a accordé une médaille d’argent en m’appelant « un dos
bienfaiteurs de Rome » ; secondé par le gouvernement pontifical; autorisé à faire des
photographies partout où des fouilles sont exécutées, exécutant moi-môme des fouilles
soit à mes dépens, soit avec l’aide de la Société anglaise d’Archéologie, il n’v a pas un
coin de Rome que je ne puisse explorer, à l’exception de la partie du Palatin qui ap-
partient à l’empereur des Français. M. Rosa, qui dirige les fouilles pour le compte do
l’Empereur, fait exécuter lui-même d’excellentes photographies destinées à une mono-
graphie qu’il prépare.

Vous voyez. Monsieur le directeur, quelle est l’importance des travaux que j’ai
accomplis sur les antiquités romaines, depuis Romulus jusqu’aux temps modernes.
Les photographies et les dessins qui sont exposés au Palais de l’Industrie ne sont
qu'une partie de tout ce que je possède en portefeuille. Cela peut servir de base à une
série d’ouvrages sur chacune des branches de l’art. Si je ne puis mener a bonne fin
l’entreprise entière, j’aurai du moins Je mérite de l’avoir commencée.

J.-If. PARKER.