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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Clément, Charles: Prud'hon, [1]: sa vie, ses œuvres et sa correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0390

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378

GAZETTE DES BEAU X-AHTS.

s’est portée sur des sujets d’un intérêt général : politique, science sociale,
histoire, littérature, le biographe peut généralement puiser dans les
mémoires contemporains, les recueils de correspondances, les documents
imprimés de toute sorte, et résumer dans des appréciations rapides les
grands traits de son modèle en se bornant à indiquer d’un mot les pièces
à l’appui. Pour l’artiste, au contraire, pour celui dont les contemporains
se sont peu occupés, il doit en être autrement. Il faut porter la lumière
sur tous les points, sauver de l'oubli tout ce qui mérite d’être con-
servé, rassembler et incorporer au récit de la vie et aux jugements
sur les œuvres les correspondances et les renseignements qui peuvent
jeter du jour sur la figure que l’on veut peindre, et laisser à d’autres plus
heureux le soin de reprendre un pareil travail et d’en tirer les éléments
d’un livre mieux conçu au point de vue purement littéraire. Prud’hon est
mort depuis plus de quarante ans ; les témoins immédiats commencent
à être rares. Cependant la tradition est encore vive, nette, précise. C’est
le moment de la saisir et de la fixer. Dans certains cas, il faut de gaieté
de cœur laisser à mordre aux pédants, et même aux bons juges. Sans
m’astreindre donc à suivre un plan préconçu et les lois de composition
qui, d’après les rhétoriciens, doivent présider à la confection d’un livre,
je me suis laissé gouverner par la matière, par les renseignements oraux
ou écrits quelques fois surabondants, d’autres fois bien insuffisants que
j’ai pu réunir. Le commencement de’la vie de Prud’hon n’est pour ainsi
dire connu que par ses lettres; je n’ai pas hésité à publier toutes celles
qui m’ont paru présenter quelque intérêt, avant qu’elles ne soient dis-
persées ou perdues, et sans ignorer qu’en agissant ainsi je m’expose au
reproche d’avoir fait un livre surchargé, sur un point, de documents trop
nombreux. Plus tard, c’est l’artiste qui se montre par des œuvres admi-
rables et répétées ; je laisse alors parler les peintures et les dessins. Enfin
ce sont surtout les souvenirs et les récits des contemporains qui m’ont
servi à peindre les dernières et déclinantes années.

Péché confessé est à moitié pardonné, dit-on, et j’espère que mon
humilité me vaudra l’indulgence : une étude ainsi comprise présentera
quelques parties languissantes et arides, c’est entendu ; mais mon but
serait atteint si je parvenais à donner au lecteur le désir d’étudier Pru-
d’hon en détail comme je viens de le faire moi-même. Cette année, que
j’ai consacrée à voir, à revoir, à savourer tant d’œuvres charmantes, me
restera comme une de ces époques heureuses et pour ainsi dire lumi-
neuses qui forment une date dans l’existence, et dont le souvenir ne
s'efface ni ne s’affaiblit même jamais. On ne peut vivre un peu long-
temps avec Prud’hon sans éprouver une sorte de fascination, un véri-
 
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