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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Clément, Charles: Prud'hon, [1]: sa vie, ses œuvres et sa correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0419

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PRUD’HON.

407

dès que j’en serai instruit, Monsieur, j’aurai l’honneur de vous le
mande*, et vous pouvez être persuadé que je ne négligerai rien pour
me rendre digne de votre suffrage. Monsieur, je suis indécis sur le
dessin que vous m’avez demandé pour graver, n’ayant point d’estampes
d’après de grands maîtres et étant moi-même dans l’impossibilité d’avoir
cet honneur, faute de talent. C’est pourquoi, Monsieur, je vous supplie
de me faire connaître plus particulièrement votre intention là-dessus ; je
tâcherai alors de la remplir exactement et avec le zèle le plus ardent.

« M. Naigeon est très-mortifîé, Monsieur, de n’avoir pu vous en-
voyer de ses dessins après nature ; mais comme, en attendant le con-
cours, l’on ne nous donne des poses que de trois ou quatre jours, on n’a le
temps que de faire un bon ensemble, qui est autant profitable pour l’avan-
cement qu’un fini. Je puis d’ailleurs vous assurer, Monsieur, qu’il eût
été bien dommage que les heureuses dispositions de M. Naigeon n’eus-
sent pas été cultivées, pouvant devenir un très-habile homme. Je suis
surpris moi-même de l’étonnante rapidité avec laquelle il a surpassé
tous les jeunes gens qui étaient au-dessus de lui, pour venir disputer les
premiers avec avantage. Vous pouvez être persuadé, Monsieur, que s’il
continue comme il a commencé il aurait été très-fâcheux pour lui que
votre générosité n’eût pas suppléé à sa mauvaise fortune; aussi sa recon-
naissance sera-t-elle éternelle, ainsi que le dévouement et le respect
avec lequel j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très-humble, très-
obéissant serviteur et ami.

« Prüdon1. »

Cette lettre est, à notre connaissance, la dernière quePrud’hon écrivit
à M. de Joursanvault. Le protecteur du jeune peintre mourut-il alors ;
ou bien, ce qui ne me paraît pas probable, ses rapports avec Prud’hon
se refroidirent-ils au point d’amener une interruption dans leurs relations?
Ce qui est certain, c’est qu’à partir de ce moment nous ne trouvons plus
aucune trace de cet homme si éclairé, si généreux et si bienveillant.

1. L’original de cette lettre appartient à M. Feuillet de Conches.

CHARLES CLÉMENT.

(La suite au prochain numéro.)
 
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