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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Lafenestre, Georges: Bernardino Luini, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0454

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f,Z,2 GAZETTE DES BEAUX-ARTS,

les autres se vouaient plus sévèrement au culte de l’antique, à l’exemple
des Padouans, de Squarcione et de Mantegna, tandis que les derniers
se préoccupaient spécialement de la nature vivante, comme les réa-
listes âpres et vigoureux de Crémone et de Brescia. De tous côtés, on
était donc en marche. Léonard n’eut qu’à prendre la tète, avec son
aisance florentine, pour activer le mouvement, sans ramener pourtant à
lui toutes les dissidences. La rude tradition des vieux naturalistes con-
serva plus d’un fidèle, et Ambrogio da Fossano, dit le Bourguignon,
T architecte-peintre de la Chartreuse de Pavie, ne cessa jamais de
résister à cette invasion des grâces toscanes, qu’il estimait dangereuses,
corruptrices et amollissantes.

A cette persistance d’activité, en des écoles opposées, mais également
sérieuses, la Lombardie dut la conservation de son art national jusqu’à
la fin du xvie siècle, en dépit des envahissements du maniérisme déjà
répandu dans toute l’Italie. L’enseignement de Léonard, il faut d’ailleurs
le répéter à l’honneur de sa haute intelligence, ne participa en rien de
l’esprit étroit et systématique qui devait conduire à une décadence
rapide les académies fondées sur le modèle de la sienne. Lui-même
s'efforcait de mettre en garde ses élèves contre l’imitation de ses propres
œuvres, et, s’il les fascina au point que plus d’un n’en revint pas, ce
fut par un entraînement fatal de son génie, jamais par un parti pris de
sa volonté. « La nature, la nature seule, répétait-il d’habitude à ses
leçons, est la maîtresse des intelligences supérieures. » Ses amitiés so-
lides attestaient la rare liberté d’esprit qu’il savait apporter dans l’ap-
préciation des hommes et des œuvres. Son admiration pour Sandro
Botticelli ne fut jamais diminuée par l’enivrement de sa propre per-
fection. A Milan même, il demandait volontiers conseil à Bernardo
Zenale, l’un des champions fidèles de la vieille école lombarde, et con-
fiait d’ordinaire, pendant ses absences, la direction de son académie
non pas à ses élèves les plus soumis, mais à celui de tous qui savait le
mieux défendre contre lui des convictions individuelles, à Beltraflio, le
suivant obstiné des maîtres austères de la génération précédente, que

qu’en peinture, Bramantino et Agostino di Bramantino. Ce dernier avait peint à fresque
quelques salles du Vatican (4450-1455). Ses compositions, comme celles de Pier délia
Francesca, ont été sacrifiées sans pitié à la gloire naissante du jeune Urbinato, protégé
par Bramante. Elles occupaient la place do VHëliodore. On peut consulter, sur cette
question importante et très-confuse encore des Bramantins, une dissertation de Passa-
vant sur les Vieilles écoles de Lombardie (Kuntsblatt, 1833) et les Brive congellure
inlerno ai Bramanlini, que.les éditeurs de Vasari ont annexées à la vie de Benvenuto
Garofolo. (Firenze, 1753, vol. XI, p. 277.)
 
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