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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Lafenestre, Georges: Bernardino Luini, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0462

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BERNARDUNO LUINI.

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Luini1, qui devint plus tard un peintre de talent et un anatomiste dis-
tingué, naquit en 1530. S’il perdit celle qu’il aimait, il aurait donc
trouvé ailleurs d’assez promptes consolations. Le champ vague des
suppositions reste ouvert.

Si les écrivains du temps sont avares de détails précis au sujet de
sa vie et de sa mort, ils le sont moins au sujet de ses habitudes et de
son caractère. Tous, même les moins bienveillants, tels que Vasari, s’ac-
cordent à Je représenter comme un homme affable et avenant, de mœurs
paisibles et de tendre complexion, qui s’adonnait avec une passion en-
tière à la pratique de son art, et ne sut jamais donner beaucoup de soin à
ses propres intérêts : « Fù persona cortese ed amorevole molto dclle cose
sue (Il fut personne courtoise et fort amoureuse de son œuvre). Et toutes
louanges lui conviennent, convenant à l’artiste qui ne fait pas moins res-
plendir par l’éclat de sa courtoisie toutes les actions et les habitudes de
sa vie, que par l’excellence de son talent toutes les œuvres de son art. »
Sa renommée de poëte égalait en son temps sa renommée de peintre.
A l’exemple de ses contemporains (Antonio Filarete, Léonard de Vinci,
Lomazzo, etc...), il analysait volontiers les théories de l’art qu’il exerçait,
et fit un Traité sur la Peinture. Ses œuvres littéraires sont restées ma-
nuscrites, aucune n’est parvenue jusqu’à nous.

Son portrait, tel qu’il nous l’a donné plusieurs fois, à divers âges, con-
firme admirablement les trop rares paroles de la renommée. De stature
moyenne, de taille bien prise, la tête forte, le front large, l’œil mince et
noir, humide et vif, il a lui-même cette vive rougeur des chairs dorées,
cet éclat blond d’une abondante chevelure, qu’il donne volontiers à ses
créations. Jeune, il sourit; vieux, il sourit et semble réfléchir sur son
visage l’inaltérable candeur d’une longue adolescence. Tel il apparaît
à Milan et à Côme, tel il apparaît encore à Saronno, dans la Dispute
des docteurs, toujours aimable et avenant, doux et paisible, la main prête

1. Lomazzo fait mention à'Aurelio Luini, en 4574, et vante ses connaissances éten-
dues. Savant dans la perspective, habile paysagiste, décorateur distingué, il fut à
Milan, où ses œuvres sont nombreuses, le meilleur imitateur de Polydore et Garavage.
11 mourut en 1593. Bcrnardîno eut encore un second fils, Evangelisla Luini, qui fut
célèbre comme ornemaniste, et vivait encore en 1584, peut-être un troisième, Pietro,
qui lui servait d’aide dans ses travaux. Ambrogio, son frère, fut également son colla-
borateur; on lui attribue spécialement quelques morceaux des fresques à Saronno et
au Monasterio Maggiore. Quant à Giulio-Cesare Luini, élève de Gaudenzio Ferrari,
qui l’aida dans les grands travaux do Varallo, rien ne prouve sa parenté avec les pré-
cédents. Un dernier Luini (Tommaso), peintre romain, paraît à la fin du xvn» siècle
dans l’histoire de l’art ; il n’eut sans doute de commun avec les artistes milanais que le
nom et le surnom.

il. — 2e PÉRIODE.

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