Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Jacquemart, Albert: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie: Musée oriental
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0488

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
hlh

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

travaillait le bronze 2000 ans avant J.-G., les musées sont là pour
nous montrer ce qu’était la pratique, sinon à cette époque même, au
moins de 17A3 à 1113, soit pendant toute la durée de la dynastie des
Chang. Le palais impérial renferme une série de vases, la plupart en
métal précieux, faits par ordre des souverains pour être offerts en ré-
compense aux magistrats qui s’étaient signalés par des services rendus à
l’État ; ces vases honorifiques, Tsun-i, sont signalés par les légendes
qu’ils portent ; on y trouve souvent la mention du nom de l’empereur et
cette formule : Le fils et le petit-fils consacrent ce monument à leurs an-
cêtres, ce qui est un hommage rendu à la piété filiale, base des mœurs
publiques au Céleste Empire.

Comment des choses aussi précieuses ont-elles pu s’égarer jusque chez
nous? 11 serait difficile de le dire; mais le musée Oriental offre deux
vases honorifiques. L’un, appartenant à M. Taigny, est une de ces coupes
à anses, destinées à contenir le vin chaud pour le sacrifice ; en bronze à
peine patiné, portant en relief la tète du dragon et les insectes symbo-
liques, cette curieuse pièce est rehaussée, en outre, de fines incrusta-
tions d’or et d’argent; l’inscription, composée de trente-trois caractères
antiques, est au fond du vase, et, malgré quelques amas d’oxydations,
on pourrait la lire; nous donnons la figure de cette pièce. L’autre, ap-
partenant à Mme la baronne Salomon de Rothschild, est une boîte rectan-
gulaire couverte et à quatre pieds; elle est également en bronze incrusté
d’or, d’argent et de turquoises; ici la légende dit : Le magistrat consacre
à son père ce vase honorifique.

La perfection de ces deux spécimens prouve assez qu’une longue
pratique rendait déjà les artistes maîtres de leurs procédés. En effet,
pour l’extrême Orient, rien n’est plus rare que les essais, les tâtonne-
ments : il semble, au contraire, qu’en se rapprochant des époques
modernes on trouve la preuve de l’épuisement de ces civilisations
décrépites.

Restons donc dans les produits antiques, et admirons certains procé-
dés qui peuvent servir de leçons à nos industries d’art. Voici d’abord,
dans la vitrine de M. Taigny, un vase quadrangulaire dont la surface,
enduite d’une chaude patine, est relevée par un délicieux quadrillé d’or-
nements en argent et malachite finement incrustés ; du même travail est
une double coupe à trois pieds s’ajustant en boîte ovoïde par les deux
ouvertures : c’est l’une des perles de la remarquable exposition de M. le
comte de Malherbe. Si nous pouvions nous étendre sur les ouvrages sim-
plement décorés en filets d’argent ou d’or, nous aurions à citer, parmi
les plus anciens, un précieux vase à col et pied rectangulaires, s’atta-
 
Annotationen