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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 6
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Jacquemart, Albert: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie: Musée oriental
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0490

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476

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Revenons au bronze, qui n’emprunte sa parure qu’à la pureté des
formes, à l’élégance des reliefs ou à la patine dont il est enduit. La vi-
trine de M. Taigny nous montre d’abord un vase bursaire à pied très-
court, dont le décor est formé d’entrelacs en relief terminés par des
têtes de serpents; cette composition, large et sévère, ressort sous une
épaisse couche de vert antique nuancé, avec quelques taches brunes,
qui lui donnent presque l’aspect d’une pierre ; nous verrons bientôt
comment les lapidaires ont su s’inspirer de cette ressemblance. Les pa-
tines de cette richesse ne sont pas rares dans l’Exposition, et une petite
urne appartenant à M. Hirsch la montre dans toute sa perfection.

Puisque nous parlons des enduits, disons un mot de ceux dont l’é-
paisseur semble inappréciable, et qui enrichissent le métal sans l’en-
gluer. Un magnifique exemple nous est offert par la petite amphore de
M. le comte de Butenval; on la croirait mouillée par un liquide à peine
coloré, en sorte que la suavité de sa forme ressort mieux à l’œil, et qu’on
peut remarquer l’excessive pureté des contours accentués seulement par
les deux masques de lions qui chargent les hanches du vase. Ces patines
lavées remontent très-haut et semblent avoir-été reprises avec une nou-
velle faveur au temps des Ming. Sous cette dynastie, c’est-à-dire du xive
au xvie siècle, apparaissent l’enduit rouge marron, si puissant et si pur,
et celui nacré, dit aventurine, qui a valu aux pièces qui le portent le
nom de bronzes laques ; citons dans ce genre les tings ou brûle-parfums
de M. le duc de Sangro, M. le docteur Mentzer, MM. A'illot, Dutuit et
Carli. L’or mêlé aux patines en relève la puissance ; chacun a remarqué,
à la porte du premier salon, le chien de Fo, appartenant à M. J. Isidore;
on a peut-être passé plus légèrement devant les pièces des collec-
tions de Mrae de Beuzelin, de M. le comte de Malherbe et de M. Burty,
où l’or, jeté par pépites, s’est incorporé dans le métal en se répandant
en macules fondues qui se perdent peu à peu dans la teinte envi-
ronnante.

Laissons ces ingénieux procédés pour arriver à ce que nous eussions
peut-être dû dire d’abord. En Orient, la fonte des métaux se fait géné-
ralement à cire perdue ; aussi ne trouve-t-on jamais deux pièces identi-
quement semblables. Le musée oriental permet d’étudier les procédés des
Chinois dans leurs diverses variétés ; voici des fragments sortant du moule
et à peine ébarbés; plus loin ce sont des vases à ornements et figures,
les uns jetés dans un creux rudimentaire, les autres aussi soigneusement
modelés que possible (coll. Dugléré). Un vase de plan losangé offre les
fins reliefs archaïques et les animaux symboliques, et l’on retrouve, sous
le pied, une sorte de réseau saillant, qui signale les hautes époques;
 
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