DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Jacquemart, Albert: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie: Musée oriental
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0508
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
vieillards, amaigris par l’ascétisme, abîmés dans la contemplation, re-
flètent bien le mysticisme de la vieille religion indoue.
D’un tout autre genre est la suite de peintures appartenant àM. de
Vassoigne ; exécutée sur soie, elle rappelle les anciennes mœurs en mon-
trant une de ces tournées d’inspection qu’entreprenaient les empereurs
pour s’assurer de la bonne administration du pays. Le souverain, sur
son char, voyage entouré de ses ministres. Un homme se précipite à
genoux sur le chemin et indique dans quelle direction l’intérêt du peuple
exige que se rende le monarque. Ici la scène change : on est arrivé dans
une contrée décimée sans doute par la famine. Toujours entouré de ses
conseillers, l’empereur fait ouvrir les magasins publics et distribuer le
grain qu’ils contiennent. Mais ceci n’est qu’un remède temporaire, il faut
remonter plus haut et rechercher la cause du mal. Si le ciel sévit contre
les hommes, c’est que les rites sont oubliés, ce qui excite la colère du
Ghang-ti. Rentré dans son palais, le souverain se fait apporter de nom-
breux vases sacrés, et il va les envoyer dans tous les districts en ordon-
nant les sacrifices d’usage.
Ces differents sujets, composés naïvement, se lisent au premier coup
d’œil ; l’attitude calme des magistrats les fait facilement reconnaître, et
contraste avec les mouvements passionnés des autres acteurs de chaque
scène. Si le dessin, et surtout le modelé, manquent un peu d’accent,
l’ensemble est tranquille et harmonieux.
Nous verrons prochainement en quoi les ouvrages japonais diffèrent
de ceux-ci, et à quelle cause il faut attribuer cette différence.
ALBERT JACQUEMART.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
vieillards, amaigris par l’ascétisme, abîmés dans la contemplation, re-
flètent bien le mysticisme de la vieille religion indoue.
D’un tout autre genre est la suite de peintures appartenant àM. de
Vassoigne ; exécutée sur soie, elle rappelle les anciennes mœurs en mon-
trant une de ces tournées d’inspection qu’entreprenaient les empereurs
pour s’assurer de la bonne administration du pays. Le souverain, sur
son char, voyage entouré de ses ministres. Un homme se précipite à
genoux sur le chemin et indique dans quelle direction l’intérêt du peuple
exige que se rende le monarque. Ici la scène change : on est arrivé dans
une contrée décimée sans doute par la famine. Toujours entouré de ses
conseillers, l’empereur fait ouvrir les magasins publics et distribuer le
grain qu’ils contiennent. Mais ceci n’est qu’un remède temporaire, il faut
remonter plus haut et rechercher la cause du mal. Si le ciel sévit contre
les hommes, c’est que les rites sont oubliés, ce qui excite la colère du
Ghang-ti. Rentré dans son palais, le souverain se fait apporter de nom-
breux vases sacrés, et il va les envoyer dans tous les districts en ordon-
nant les sacrifices d’usage.
Ces differents sujets, composés naïvement, se lisent au premier coup
d’œil ; l’attitude calme des magistrats les fait facilement reconnaître, et
contraste avec les mouvements passionnés des autres acteurs de chaque
scène. Si le dessin, et surtout le modelé, manquent un peu d’accent,
l’ensemble est tranquille et harmonieux.
Nous verrons prochainement en quoi les ouvrages japonais diffèrent
de ceux-ci, et à quelle cause il faut attribuer cette différence.
ALBERT JACQUEMART.