DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Yriarte, Charles: Les arts à la cour des Malatesta au quinzième siècle, 1: 1400 - 1468
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0024
LES ARTS A LA COUR DES MALATESTA
AU QUINZIÈME SIÈCLE
(1400-1468. )
(premier article)
RIMINI. — LE MOUVEMENT INTELLECTUEL. — LES MONUMENTS
DE LA NUMISMATIQUE. — PISANELLO. — MATTEO DA P ASTI. — SIGISMOND
MALATESTA. — ISOTTA DE RIMINI.
a petite ville de Rimini, assise au
bord de l’Adriatique, dont le nom ne
rappelle à la mémoire de quelques-
uns que le souvenir de la fragilité
d’une femme, celui delà fureur d’un
époux et quelques vers d’un chant
immortel, a eu pendant près de deux
siècles sa dynastie de Seigneurs,
grands guerriers, Poliorcètes lettrés,
à la fois Condottieri et Mécènes, qui
abritaient des trésors d’art derrière
les rudes murailles de leurs forte-
resses ; comme ils cachaient, sous leurs armures, des cœurs farouches,
ardents jusqu’au crime, pleins de haine, mais débordant d’un singulier
enthousiasme pour les lettres, les sciences et les arts.
L’histoire, qui ose à peine retracer les crimes de quelques-uns d’entre
eux, nous les représente comme une race d’Atrides. Quel que soit son
arrêt, il y a quelque chose de généreux, de fier et de noble dans ces Ma-
latesta; un souille puissant les anime, et il y a en eux du héros. Quand
l’Europe est encore plongée dans les ténèbres du moyen âge, tenant d’une
main l’épée et de l’autre le vert laurier, ils suivent de près Florence,
préparent le merveilleux mouvement de la Renaissance, et par eux
AU QUINZIÈME SIÈCLE
(1400-1468. )
(premier article)
RIMINI. — LE MOUVEMENT INTELLECTUEL. — LES MONUMENTS
DE LA NUMISMATIQUE. — PISANELLO. — MATTEO DA P ASTI. — SIGISMOND
MALATESTA. — ISOTTA DE RIMINI.
a petite ville de Rimini, assise au
bord de l’Adriatique, dont le nom ne
rappelle à la mémoire de quelques-
uns que le souvenir de la fragilité
d’une femme, celui delà fureur d’un
époux et quelques vers d’un chant
immortel, a eu pendant près de deux
siècles sa dynastie de Seigneurs,
grands guerriers, Poliorcètes lettrés,
à la fois Condottieri et Mécènes, qui
abritaient des trésors d’art derrière
les rudes murailles de leurs forte-
resses ; comme ils cachaient, sous leurs armures, des cœurs farouches,
ardents jusqu’au crime, pleins de haine, mais débordant d’un singulier
enthousiasme pour les lettres, les sciences et les arts.
L’histoire, qui ose à peine retracer les crimes de quelques-uns d’entre
eux, nous les représente comme une race d’Atrides. Quel que soit son
arrêt, il y a quelque chose de généreux, de fier et de noble dans ces Ma-
latesta; un souille puissant les anime, et il y a en eux du héros. Quand
l’Europe est encore plongée dans les ténèbres du moyen âge, tenant d’une
main l’épée et de l’autre le vert laurier, ils suivent de près Florence,
préparent le merveilleux mouvement de la Renaissance, et par eux