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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Nr. 3
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Chantelou, Paul Fréart de; Lalanne, Ludovic [Hrsg.]: Journal du voyage du cavalier Bernin en France, [8]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0296

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JOURNAL

D U

VOYAGE DU CAVALIER BERNIN 1

EN FRANCE

PAR M. DK CHANTELOU

MANUSCRIT INEDIT PUBLIÉ ET ANNOTE PAR M. LUDOVIC LALANNE
(SU I T E. )

e treizième août, nous sommes allés, mon frère et moi,
chez le Cavalier. D’abord qu’il nous a aperçus, il a dit à
mon frère qu’il savait qu’il avait peine à se défendre des
médisances que je faisais de lui à toute heure en toute
occasion, et que c’était à ce frère à qui il fallait de-
mander des nouvelles du Roi et de la Cour. Nous avons
ensuite regardé son ouvrage et vu que la draperie de
son buste était beaucoup avancée. Nous avons vu aussi
Paul, et avons trouvé le signor Mathie travaillant à cet
amphithéâtre. L’abbé Butti est arrivé en ce même temps, et d’abord que le
Cavalier l’a vu, sans lui faire compliment ni lui donner le bonjour, il s’est
retiré; et comme s’il avait été effrayé de le voir, s’est mis à conter un morceau
d’une de ses comédies, a Coiielle2, ç’a-t-il dit, valet de Cintio, étant allé un
jour avec son maître voir une fille dont ce maître était éperdument amoureux,
il la trouva ce jour-là d’une si bizarre humeur, qu’elle fit au pauvre Cintio une
vigoureuse défense de s’approcher d’elle, et lui témoigna au reste tant de mé-
pris et de dédain, qu’il en tomba tout de son haut en pâmoison; ce que voyant
Coiielle, affligé qu’il était, il fut pour le secourir, mais il le trouva sans pouls ni
mouvement, ce qui lui fit penser qu’il était mort, et que s’il était trouvé auprès
du corps, quand, justice viendrait, il en serait mis en peine. Il prit donc le
parti de se sauver. A quelque temps de là, ayant vu dans quelque lieu Cintio,
il se mit à le considérer de loin, afin de juger si c’était lui ou son fantôme,

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, t. XV, 2e période, p. 181, 305 et 501; t. XVI, p. 170 et 318;
t. XVII, p. 71.

2. Il y a plus bas Coielle dans le manuscrit. — Covielle est un nom de valet dans le
Bourgeois gentilhomme et Molière a dû l’emprunter à la comédie italienne.

l’ouvrage du signor
 
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