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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 2
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Duranty, Edmond: Adolphe Menzel, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0136

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

travaillent de la main; l'admirable Laminoir, de l'Exposition de 4878,
dont j'ai parlé l'année dernière et sur quoi je ne reviendrai pas. L'année
dernière, l'artiste a peint une superbe Forge en Souabe.

Après les usines, les foules, qui n'avaient pas ému l'art ancien,

La foule au concert, la foule dans un Prêche en plein air, merveille
de lumière sous bois, avec les femmes, les enfants, les messieurs attentifs,
avec ceux qui abandonnent la place ou qui arrivent, avec les grands
beaux arbres qui dominent la petite fourmilière humaine, un temple de
la nature qui écrase ses desservants. Les foules sont un des triomphes
de M. Menzel. Pendant son séjour à Paris, il a fait les Tuileries, les
boulevards; dans cette animation dont il a le secret. Nous connaissons
nombre de peintres spirituels qui peignent des rues et des passants, mais
ils arrêtent et figent le mouvement des personnages; je ne vois bien
que chez M. Menzel le mélange, la participation de chacun au mou-
vement commun. Une des choses les plus singulières que l'artiste ait
faites est un éléphant du Jardin des Plantes. Le sens de l'énorme et de
l'étrange éclate dans cette scène. La tête et la trompe de l'animal gigan-
tesque s'étendent et s'élancent d'un bout à l'autre du cadre; quelques
têtes de spectateurs, celle d'an zouave entre autres, tiennent le premier
plan; le fond est rempli par la croupe d'un second éléphant. Il y a un
jet extraordinaire dans cette composition d'aspect tout à fait fantastique.

A tous ces sujets le paysage est associé très souvent. Le paysage tel
que l'aime un homme des villes, c'est-à-dire accordé avec le person-
nage, avec la vie active et débordante.

Des enfants se baignent dans l'eau brillante, parmi les ombres tiècles
qu'y étendent de grands arbres. Des bateaux pressés glissent sur la Sprée
ou sur les canaux, montrant le mouvement de la,.Navigation à Berlin - les
mariniers sautent d'une barque à l'autre, les portefaix emportent les
sacs ou les tonneaux, et de nonchalantes files d'arbres prêtent leur abri
à ce travail, à cette hâte, à ces efforts.

Sur la Bâtisse est un tableau plus décisif encore. Le haut d'une
maison en construction s'élève sur le devant, faisant sentir de grandes
profondeurs en bas. Six maçons travaillent là-dessus, et ils travaillent
sérieusement. Si l'avenir n'avait que ce dessin pour reconstituer notre
art de la maçonnerie, il lui suffirait, et le costume de l'ouvrier, ses
inflexions et ses mouvements, et le métier spécial à chacun. Et puis, par
derrière la bâtisse, monte une sombre, large et belle masse de verdure
qui surplombe de très haut la petite maison, et derrière la masse d'ar-
bres ou avec elle s'élancent de grands pignons de maison et paraissent
de lointains édifices. Les ouvriers sont suspendus dans le vert et l'es-
 
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