EXPOSITION RÉTROSPECTIVE
DE BRUXELLES
Depuis qu'en 1867 on eut l'heureuse
inspiration de réunir sous le nom d'His-
toire du travail une collection de trésors
empruntés aux amateurs d'art français,
les expositions rétrospectives sont deve-
nues à la mode. Chaque année voit s'en
accroître le nombre. Elles ont envahi nos
départements; elles ont même franchi la
frontière. M. Louis
Gonse rendait compte
l'autre mois de celle
de Turin. Il me faut parler au-
jourd'hui de celle de Bruxelles.
Rien ne m'est plus agréable, du
reste, car cette Exposition em-
prunte aux circonstances, au milieu des-
quelles elle s'est produite, un caractère
éminemment personnel et un accent ab-
solument local; aussi peut-elle compter
parmi les plus intéressantes que j'aie vues.
Après cinquante années de possession de soi-même, la Belgique jus-
tement fière de sa prospérité publique et privée, de ses institutions sages
et libérales, de la considération dont l'Europe l'environne, avait décidé
de fêter l'anniversaire de son indépendance. De grandes réjouissances
avaient été résolues, et l'on crut qu'il était bon de les compléter par une
exposition embrassant toutes les branches de l'activité nationale, sorte
d'examen de conscience qui, montrant ce dont on était capable, semblait
DE BRUXELLES
Depuis qu'en 1867 on eut l'heureuse
inspiration de réunir sous le nom d'His-
toire du travail une collection de trésors
empruntés aux amateurs d'art français,
les expositions rétrospectives sont deve-
nues à la mode. Chaque année voit s'en
accroître le nombre. Elles ont envahi nos
départements; elles ont même franchi la
frontière. M. Louis
Gonse rendait compte
l'autre mois de celle
de Turin. Il me faut parler au-
jourd'hui de celle de Bruxelles.
Rien ne m'est plus agréable, du
reste, car cette Exposition em-
prunte aux circonstances, au milieu des-
quelles elle s'est produite, un caractère
éminemment personnel et un accent ab-
solument local; aussi peut-elle compter
parmi les plus intéressantes que j'aie vues.
Après cinquante années de possession de soi-même, la Belgique jus-
tement fière de sa prospérité publique et privée, de ses institutions sages
et libérales, de la considération dont l'Europe l'environne, avait décidé
de fêter l'anniversaire de son indépendance. De grandes réjouissances
avaient été résolues, et l'on crut qu'il était bon de les compléter par une
exposition embrassant toutes les branches de l'activité nationale, sorte
d'examen de conscience qui, montrant ce dont on était capable, semblait