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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 3
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Lenormant, François: L' art du Moyen Âge dans la Pouille, 1, Notes archéologiques sur le littoral de l'Adriatique
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0227

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L'ART DU MOYEN AGE DANS LA POUILLE.

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tion gravée sur le vantail de droite, dans l'intervalle entre les quatre
panneaux d'en bas :

Hoc opus complétant est in regia upbem Constantinopoli, adiubante
dno —Pantaleone, qui eus fieri iussit anno ab incarnatione Dni mille —
simO septuagesimo sexto.

Je ne saurais comprendre comment Huillart-Bréholles a pu proposer
d'identifier le Pantaleone qui a fait faire les portes de Monte Sant' An-
gelo et qui était évidemment un riche personnage de l'Apulie, avec lu
diacre byzantin Pantaléon, qui écrivit en grec un livre des miracles de
saint Michel d'après les traditions de l'Église d'Orient. Il ne peut y avoir
de commun entre ces deux homonymes de patries différentes que la
même dévotion pour le chef des milices célestes. Par un singulier hasard,
c'est encore un Pantaleone qui a fait exécuter à Gonstantinople les
portes de bronze de la cathédrale d'Amalfi, qui ont beaucoup d'analogie
avec celles de Monte Sant' Angelo, tout en étant moins riches et moins
belles. Mais il est encore sûrement différent. Le Pantaleone d'Amalfi était,
il nous le dit lui-même, dans l'inscription de ses portes, le quatrième
descendant de Maurone, l'un des comtes annuels ou consuls de la Répu-
blique amalfitaine au ixe siècle : Hoc opus fieri iussit, pro redemptione
anime sue, Pantaleo filais Mauri de Pantaleone de Mauro de Maurone
comité. Tandis que notre Pantaleone d'Apulie vivait en 1076, celui
d'Amalfi était déjà mort en 1066, époque où un document des archives
de la ville mentionne son fils Mauro. La chronique d'Aimoin mentionne
d'ailleurs l'existence des portes de la cathédrale d'Amalfi en 1062, à
propos de l'imitation qui en fut faite pour le mont Gassin. a L'abbé
Didier, y est-il. dit, étant venu à Amalfi en 1062 pour y acheter des
étoffes de soie dont il voulait faire présent à l'empereur d'Allemagne,
Henri IV, vit les portes de l'église épiscopale et fut si enchanté de la
manière dont elles étaient travaillées, qu'il envoya sur-le-champ à
Gonstantinople la mesure des portes de l'église vieille, où il eut soin
qu'on les fît parfaitement belles. »

Ainsi, clans tout le cours du xl6 siècle, même après l'établissement
des Normands et la rupture des liens de soumission à l'empire byzantin,
quand on voulait, dans l'Italie méridionale, donner à une église de belles
portes de bronze, il fallait les demander à l'habileté technique des Grecs
de Gonstantinople; l'industrie indigène n'était pas encore capable d'un
semblable travail. Même en 1099, c'est de la ville impériale que Lan-
dolfo Butromilo lit venir les portes de bronze, inférieures à celles dont

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