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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 4
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Blanc, Charles: Études sur les arts décoratifs, 1: la reliure
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0317

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ÉTUDES SUR LES ARTS DÉCORATIFS. 295

des nerfs de la couture, battre les ficelles afin de masquer les trous où
elles ont passé, de façon que leur épaisseur ne soit apparente ni au
dedans, ni au dehors.

Viennent ensuite l'arrondissement du dos, qu'il faut coller et trem-
per, la mise en presse, la mise en paquets, laquelle consiste à placer en
ligne plusieurs volumes à la fois, chacun entre deux ais, pour les serrer
avec des cordes à fouet (les fouetter), de telle sorte qu'ils ne puissent
s'ouvrir lorsqu'on les aura exposés à un feu éloigné et doux pour les faire
sécher. Après l'endossure, qui doit se faire « avec parchemin et non
papier », aux termes des anciens règlements, le relieur pose les gardes
de couleur, prépare les rognures en affleurant les extrémités des feuillets,
équerre le livre en tous sens, rogne en tête et en queue en descendant
les chasses, berce la gouttière pour la faire remonter de nouveau et la
rogner, dore ou f it dorer sur tranche, ajuste et coud la tranchefile,
adapte les signets, et rabaisse les bords du carton sur la gouttière en
leur donnant juste autant de saillie qu'en ont les chasses de la tête et de
la queue.

11 lui reste encore à préparer la couvrure, en coupant le cuir et en
purifiant les cartons de toute inégalité, de toute bavure, à parer le ma-
roquin ou le veau, en amincissant les bords qui doivent être retournés
sur le revers du plat et n'y former qu'une demi-épaisseur, à coller les
peaux sur le carton sans le moindre pli, enfin à coiffer la tranchefile,
c'est-à-dire à la protéger, en faisant remonter un peu le cuir du dos pour
le rabattre sur la tranchefile, à la hauteur des chasses.

Ici se termine le corps d'ouvrage. Ici ont pris fin les explications
techniques du maître relieur pour faire place aux observations esthé-
tiques échangées entre l'écrivain désireux d'apprendre, et l'artiste em-
pressé à l'instruire. Nous en sommes donc venus à ce qui nous intéresse
particulièrement, à ce qui rentre dans le cadre de nos études : la décora-
tion du livre. Riche, cette décoration peut l'être, sans doute, mais encore
faut-il, ici comme ailleurs, que l'ornement ne fasse pas oublier la chose
ornée, que l'aspect magnifique ou discret, élégant ou grave, splendide ou
délicat, de la reliure, soit en rapport avec la nature de l'ouvrage, avec
l'importance de l'auteur, avec le caractère de ses pensées. Le sentiment
des convenances suffit pour guider en cela le relieur, quand il est libre,
ou l'amateur, quand il veut rester maître de son choix; il suffit, en tout
cas, pour leur faire éviter les lourdes fautes.

CHARLES BLANC.

(La suite prochainement.)
 
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