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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 4
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Les décorations du Panthéon, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0320

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298

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

encore une fois favorable le Dieu de Tolbiac, donne l'ordre, en 506, de
bâtir, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul, un premier sanc-
tuaire, dans la crypte duquel il ne tardera pas à avoir son tombeau. En
512, Clotilde faisait inhumer la sainte son amie dans l'église encore ina-
chevée, où elle-même les venait rejoindre en 5Zi5. Mais cette basilique
des saints Apôtres, la veuve cle Glovis a eu le temps de la mener jus-
qu'au faîte; elle la laisse achevée et dédiée, et parée de toutes les
richesses du temps : elle l'a décorée de colonnes de marbre; elle l'a
revêtue intérieurement, extérieurement, de mosaïques et de fresques;
son toit est de cuivre; on y voit sous ses trois portiques les images des
prophètes, des patriarches et des apôtres. Clovis y a entassé eu or et en
argent tout le butin des Goths vaincus. La splendeur et l'abondance des
mosaïques restent le souvenir particulier de ce premier temple, qui, à
l'heure où les Normands le pillent et le détruisent par le feu, en 857,
était déjà plus connu sous le nom de Sainte-Geneviève que sous celui de
Saint-Pierre. Le monument, maintes fois ruiné et restauré, repris dans
ses œuvres les plus importantes et réparé dans ses principaux orne-
ments par l'abbé Etienne de Tournay, à l'époque et sous la protection de
Philippe-Auguste, ce monument, devenu dès longtemps trop étroit pour
la fervente dévotion de tout un peuple et les pompeuses cérémonies qui
se multipliaient autour de la châsse miraculeuse, était fort délabré, et
semblait menacer, au xviip siècle, d'un prochain écroulement (il ne fut
démoli qu'en 1803), lorsque le vœu de Louis XV, à la suite de son péril de
mort, à Metz, en 17Zi/i, motiva l'élévation, sur partie des proches terrains
de l'abbaye, d'une basilique nouvelle et digne cette fois de la vénération
nationale pour la patronne de Paris. La Statistique monumentale de
Paris, par Albert Lenoir, donne dans le tome Ier de son atlas vingt
planches pleines de précieux détails, expliqués d'ailleurs par vingt
pages de son texte savant et où nos lecteurs pourront trouver le plan,
la façade, les vues intérieures et extérieures de cette vieille église de
l'abbaye de Sainte-Geneviève, la statue de la sainte couronnée par un
chapiteau portant la ville de Paris, la tombe de Glovis avec sa statue
couchée, la crypte où reposait Geneviève; le monument aux quatre
colonnes de jaspe, surmontées des quatre statues à torches cle Germain
Pilon 1 qui soutenaient la châsse, etc., etc. — Cette châsse, cette fameuse

4. Les quatre Vertus porte-lorches, sculptées en bois par Germain Pilon et des-
tinées à soutenir la châsse de sainte Geneviève ; on peut les voir aujourd'hui au
Louvre, groupées sur un piédestal, malheureusement saos leurs bras, dans la salle de
la Diane de J. Goujon, en pendant de l'autre groupe fameux, les Trois Grâces, du
même Pilon.
 
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