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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 24.1881

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Nr. 3
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Merson, Luc-Olivier: Les logements d'artistes au Louvre à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.22844#0299

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278

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Mme Fragonard. Et quel goût! Elle gâtait le peu de charmes qui avaient
survécu à sa jeunesse par les désaccords de toilette les plus extravagants.
Peintre en miniature, on lui reconnaissait beaucoup d’habileté en ce petit
genre, et il n’était pas rare que certains de ses ouvrages fussent attribués
à son mari. Elle avait rapporté de Grasse, où elle était née, un accent hor-
riblement prononcé; et, chose singulière, si déplaisant chez elle, cet
accent devenait une séduction, au contraire, dans la bouche de sa sœur,
Mlle Gérard. C’était alors une harmonie qui enchantait. Du reste, rien
qui n’allât à merveille à Mlle Gérard. Elle avait autant de taille que
Mme Fragonard, mais autrement d’élégance et d’air, et, pour la distinc-
tion, ne le cédait à personne. Pour tout dire, au superlatif l’opposé de
sa sœur. M1,e Gérard a laissé plus d’un tableau agréable que la gravure a
reproduits. Elle demeurait avec les époux Fragonard, qui avaient aussi
auprès d’eux leur fds Alexandre.

Le sculpteur Mouchy avait succédé à son oncle Pigalle dans la jouis-
sance du logement n° 3 ; mort à la fin de 1801, il y eut pour successeur
Marie-Joseph Yien. Fils du célèbre maître de David, mais lui-même
peintre fort médiocre, Marie-Joseph Yien n’eût certes point obtenu une
telle faveur sans le crédit bien établi de son père. Sa femme, Mme Cé-
leste Vieil, a traduit et publié les odes d’Anacréon.

Israël Sylvestre ayant reçu de Louis XIV, le 20 décembre 1668, un
brevet qui lui accordait un logement aux galeries du Louvre, son fils
Charles-François, fut continué en 1691 dans le même privilège; puis,
Nicolas-Charles, fils de Charles-François puis, Jacques-Augustin, fils de
Nicolas-Charles, tous ces Sylvestre, héritant aussi à tour de rôle de la
double charge de maître à dessiner des enfants de France et des pages de la
Grande-Ecurie, dont Israël avait été pourvu le 12 décembre 1666 et le
20 avril 1673. Jacques-Augustin de Sylvestre (son père avait été anobli
par Auguste III, roi de Pologne, et lui-même avait reçu des lettres de
noblesse, en 1775, de Louis XVI), que nous trouvons à la fin du siècle
dernier occupant le n° h des galeries, était un beau et sympathique vieil-
lard d’une physionomie très distinguée et fine, d’un maintien vénérable,
de manières particulièrement douces et affables. Il était veuf de sa troi-
sième femme. Avec lui habitaient son fils Augustin-François, —membre,
en 1806, de l’Académie des sciences ; il devint baron, en 1826, par la
grâce de Charles X; — sa fille, M'ne de Bonnard, veuve depuis 178/i, et
les deux fils de Mme de Bonnard1. Il y eut d’abord peu de logements au

t. Des deux fils de M,nc de Bonnard, l’un s’est noyé en Seine au mois de sep-
tembre 1798; l’autre est devenu inspecteur général des mines, président de la Société
 
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