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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 1
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Michel, André: La décoration de l'hôtel de ville de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0063

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

libre. » Après trente-deux séances et presque un an de travail, le
rapport de ce comité d’études préparatoires vient d’être distribué au
conseil municipal, appelé à prendre la décision souveraine. Il n’est
peut-être pas sans intérêt de résumer ici ce qui a été dit et conseillé
« dai piu savi di questa citta e stato in publica e privata adunanza »;
c’est ce que nous appelons aujourd’hui, dans l’amoureuse langue
parlementaire, « le sein » des commissions.

On a vu quelles étaient les questions à résoudre. La « détermi-
nation des emplacements à décorer », pour parler comme le rappor-
teur, ne pouvait guère soulever de discussion. Il n’est pas admissible,
en effet, que l’architecte, auteur responsable du monument, ait laissé
dans le doute un point de cette importance. C’est lui, et à son défaut,
ce sont les lignes maîtresses de l'édifice et des salles intérieures qui
doivent décider de la décoration. Ballu est mort trop tôt pour pren-
dre part aux délibérations; mais il avait rédigé un avant-projet dont
les indications générales devaient être et ont été respectées.

Comment recruterait-on les artistes appelés à concourir à l’exé-
cution de ce grand ensemble? Il est probable que s’il n’avait consulté
que ses tendances et les principes, le conseil municipal n’eût pas
hésité à tout donner au concours. C’est incontestablement le système
le plus conforme aux idées comme aux traditions démocratiques; il
a pour lui, en théorie du moins, d’écarter toutes les compétitions et
les intrigues, de faire appel à toutes les forces vives de l’École,
d’offrir à quelque génie inconnu l’occasion de se produire au grand
jour, d’assurer la victoire au plus digne. — Il a, en outre, l’avantage
pratique sous un régime de responsabilité partagée de « couvrir » le
Pouvoir exécutif. C’est ainsi que les municipes et les « œuvres » de
la Renaissance ont usé et abusé du concours sous toutes ses formes :
concours restreints ou ouverts à tous, sur un sujet déterminé d’avance
ou laissé au choix des concurrents (E. Miintz, la Renaissance sous Char-
les VIH)., tandis que les « tyrans », grands seigneurs et amateurs, pré-
féraient s’adresser directement à l’artiste dont le talent leur agréait.

Il s’est trouvé malheureusement, à notre époque, que les artistes
« arrivés » ont dédaigné de prendre part aux concours, soit qu’ils
aient craint de compromettre dans une épreuve toujours chanceuse une
renommée établie, soit qu’ils aient été découragés par les décisions
des jurys qui, étant généralement une sorte de « moyenne », tendent
fatalement à la médiocrité, soit enfin qu’ils ne veuillent plus travailler
qu’à coup sûr. Il en est résulté que les différents concours institués
depuis dix ou quinze ans ont été d’une banalité désolante. On a vu,
 
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